Par delà les soubresauts qui affectent actuellement le paysage politique le grand débat auquel nous invite le président permet de dépasser les problématiques court-termistes et de réfléchir à la question essentielle à nos yeux de retraités : quelle France voulons-nous léguer à nos enfants et petits enfants ?
Ces soubresauts ne sont pas le fruit d’une conduite à la hussarde de réformes qui auraient mérité un temps d’appropriation mais d’abord l’héritage d’années de facilité dont on peut situer le point de départ à la révolution mitterrandienne. Souvenons-nous de son premier gouvernement dans lequel figurait en très bonne place un ministre du temps libre. Quel message !
Dès lors fini l’hymne à l’effort, au travail et à la production de richesses. Hâtons nous de dépenser, de distribuer, il y aura toujours des riches pour payer !
Cette France de la fin du 20ème siècle façonnée par un socialisme d’autant plus pervers qu’il fut bon enfant a vu son histoire jalonnée par les reculades, les pertes d’influence, les reniements jusqu’à se trouver hissée en haut de la pyramide des pays les plus généreux en taxes, impôts et prélèvements sans que les français censés en profiter n’y trouvent leur compte. Double échec avec un chômage systémique qu’aucun gouvernement ne s’est employé sérieusement à résorber et une fuite en avant dans la dépense publique, cause et conséquence entre autre du point précédent qu’aucun gouvernement ne se hasarde non plus à refréner.
Nous croyons aux vertus de l’exemplarité et au mimétisme descendant. Jadis une multinationale célèbre se pavanait au 3 de la place Vendôme. Quand les temps changèrent, sa première mesure symbolique d’austérité fut de se déporter sur le parvis de la défense.
Quand les dirigeants pratiqueront l’austérité, quand ils se mettront à la diète de façon ostentatoire et sans équivoque alors ils seront entendus des citoyens dont ils exigent qu’ils renoncent partiellement à leurs avantages acquis. Merci à Mme Jouannot d’avoir servi de révélateur des gabegies cachées au cœur du système. Cette anecdote a fait plus que des tonnes de rapport sur l’inutilité dans la fonction publique.
La France dispose des talents et un corps social suffisamment soudé pour survivre à la double mutation qu’imposent une mondialisation en fin de cycle et un retour aux fondamentaux du contrat social. L’effort, le travail, doit déboucher sur le partage équitable des fruits d’un engagement collectif. L’adhésion à une perspective de sortie du marasme où les années de facilité nous ont conduites sera le résultat d’une approche démocratique en rupture avec les dérives clientélistes de la démocratie parlementaire dont ce débat peut préfigurer l’avènement.
Aucune des synthèses issues des cahiers de doléance ne pourra avoir d’effet si le pré requis d’une mise en cause des attributs du pouvoir n’est pas effectif rapidement. D’abord ces mesures - même frappée au coin du bon sens - ne seront pas mieux acceptées que ne le furent celles qui conduisirent au moment gilet jaune et cerise sur la gâteau les agents de ces mutation seront les premiers à trainer la patte embourbant tout processus d’évolution.