Depuis quelques semaines une petite musique gagne en intensité : « tout ça suffit, il faut que ça cesse ! »
Et de rappeler que si Macron et ses sbires ont longtemps tenté de discréditer les porteurs de paletot, n’ont-ils pas in fine cédé à l’essentiel de leurs doléances ?
Macron n’a-t-il pas concédé le gel des taxes, des réductions ici, des subventions là pour un total dont se gargarisent ses prosélytes de plus de 10 milliards d’euros, montant astronomique qui n’a de sens pour personne … !
Ne leur a-t-il pas offert de débattre ad nauseam jusqu’à ce qu’épuisés par un exercice dont le seul intérêt et de permettre au président de monopoliser le petit écran ils réalisent qu’ils sont les dindons d’une farce ?
Parce que si Macron avait un tant soit peu le projet de les entendre au lieu de les écouter il aurait pris trois mesures qui adressent les problèmes consubstantiels à la naissance de ce mouvement.
1 Il aurait décrété la hausse du SMIC et non pas fait l’aumône d’une augmentation de la prime d’activité. Il est indécent de continuer à exiger que l’on travaille pour un salaire qui permet à peine de survivre. Or c’est ce que Macron entérine en augmentant l’assistanat plutôt qu’en fixant un salaire décent aux salariés du bas de l’échelle.
2 Il aurait annulé la clause de désindexation des retraites. Il est à proprement parler abject de retirer aux personnes âgées la contrepartie de leurs années de cotisation. Par quelle perversion de l’esprit a-t-il pu condamner les personnes contraintes de vivre avec la retraite de la sécu à subir l’érosion de leur pouvoir d’achat ?
3 Enfin, il aurait sacrifié un totem dont la valeur économique est nulle mais qui est devenu le symbole de l’iniquité de sa politique. Peu importe que le principe de l’ISF soit éminemment critiquable, il s’agit de rabibocher tous les français avec la légitimité de l’impôt. J’entends tous les pourfendeurs de la taxation du capital vouer aux gémonies les tenants du maintient de l’ISF mais le prix à payer pour remettre la paix au centre de nos villes passe par là ; que cela plaise ou pas.
Trois mesures aux quelles il ne pourra pas déroger, trois mesures qui viennent en haut de la liste des contributions et dont l’annonce est indispensable pour éteindre l’incendie que sa brutalité, son mépris et sa méconnaissance de la France d’en bas ont déclenché.
Tout ça suffit : certes ! Il faut que ça cesse : oui !
Alors qu’attend le président pour arrêter son simulacre de débat, puisque l’essentiel de ce qu’exigent les français qui continuent samedi après samedi leur démonstration est connu de tous ?
Sauf à ce que Macron et son clan escomptent qu'un avenir radieux émerge de la chienlit qu'ils laissent prospérer ...