Il y a des sigles qui fâchent, inquiètent, suscitent l’émotion et déclenchent des réactions partisanes sectaires et définitives dans une partie de l’opinion. Opinion composée d’individus rarement qualifiés sur le thème concerné et incapables de justifier leur ostracisme autrement qu’en s’appropriant les inepties répandues par des organisations intéressées à cette désinformation. Il en est ainsi des OGM. Il en est ainsi de l’ADN.
La réaction outrée à la proposition du député Mariani de valider par ADN la filiation de certains immigrés dans le cadre du regroupement familial est à ce titre révélateur du syndrome décrit ci dessus. Quoi de plus banal que de vouloir s’assurer que le regroupement familial se limite aux membres de la famille tels qu’ils sont définis dans la loi. Et quel autre moyen existe-t-il pour s’en assurer que de faire appel à la génétique ? On ne trompera personne en affirmant que le but est de dépister les fraudeurs, les faux frères et vrais faussaires qui s’engouffrent depuis l’ère Giscard dans ce dispositif.
L’empreinte ADN est au XXI ème siècle ce que l’empreinte digitale était au XIX ème. Le moyen le plus sûr de signer son identité. L’information complémentaire que ne recelait pas l’identification digitale est le rattachement à une famille donnée. On peut sans risquer d’être contredit affirmer que la signature génétique remplacera au cours du siècle toute autre moyen d’identification. Il suffit de substituer un séquençage global à l’échantillonnage aujourd’hui pratiqué pour obtenir la plus parfaite des signatures. Les techniques et les coûts nous éloignent encore de cette possibilité. Mais c’est à terme la solution.
Les protestataires contre l’application de l’amendement Mariani évoque une atteinte aux libertés. On peine à suivre le raisonnement. Il n'y a rien de moins invasif qu’un test ADN, un cheveu coupé en quatre fait très bien l’affaire. Le taux d’erreur (moins de 1%) dans la technique d’échantillonnage ne peut en aucun cas invalider le recours à cette analyse.
L’hypocrisie de ceux qui hurlent au fichage généralisé s’étale ouvertement quand on sait que ce dispositif ne concernera que les candidats à l’immigration pour les quels les éléments de filiation ne sont pas probants…et même si il devait concerner tous les candidats, on cherche par quelle perversion du raisonnement le fait de connaître leur identité serait une atteinte aux libertés.
Peut être une réponse dans les commentaires…..