Et dire qu’il est passé inaperçu. C’est pourtant l’information la plus édifiante de ces dernières jours, si ce n’est de ces derniers mois, voire de ces dernières années. C’est l’aveu d’Ivan Colonna.
Il ne s’en est pas vanté. L’assassin présumé ne donne ni dans la rodomontade, ni dans la bravitude. Il a laissé dire sans se rebiffer, ni rectifier. Il a opiné, tassé sur son banc. Il n’a pas saisi que ce qui le disculpait, le néantisait. Ce constat l’atomisait, le réduisait en poussières. Il ne serait plus que l’ombre d’un tueur promise à l’errance.
Pourtant l’homme assermenté l’a affirmé et le pâtre corse ne l’a pas contredit, ne s’est pas dressé fou de rage d’être innocenté. C’était sa chance de survivre, d’être le Colonna que des générations d’indépendantistes auraient vénéré, idéalisé avant de le momifier dans un mausolée. Et il ne l’a pas saisie - quel aveu - parce que le légiste disait vrai : Colonna était trop petit.
Il n’est même que tout petit, minuscule, d’une taille à ne pas faire de cendres. La République ne peut avoir été victime d’un homoncule…