Les images sont tétanisantes, le séisme est à l’échelle de Clichy. Les commentateurs s’interdisent d’user du terme, guère civil, qui décrit la situation à Villiers le bel : c’est un climat de guerre civile.
A force d’euphémismes, à parler d’incivilités quand il s’agit de crimes ou de délits, à évoquer des troubles quand il s’agit d’émeutes, à fustiger les bandes quand on a affaire à des milices, le jour où l’on se réveille dans un Villiers le Bel ravagé, malgré la présence de centaines de policiers, dont 3 grièvement touchés par des armes à feu, n’a-t-on pas quitté le stade de la confrontation musclée, de l’émeute localisée pour entrer en situation de guerre civile ?
Il ne s’agit pas de crier au loup mais de montrer que le glissement sémantique qui interdit d’appeler les évènements par les mots qui les définissent ne fait que rendre impossible l’utilisation des moyens appropriés pour circonvenir l’ennemi. Celui qui de sang froid avec son fusil tire sur un policier n’est pas un citoyen, n’est pas un forcené c’est au choix un terroriste ou un guerrier qui détruit les symboles de l’État et cherche à tuer.
Les sociologues fatigueront leur voix à justifier ces exactions, les scribouillards noirciront le papier pour culpabiliser le petit blanc qui n’a pas su intégrer ces fils d’immigrés et passeront à coté de la vérité : ce sont des émeutiers qui sévissent librement dans un pays civilisé. Et aussi longtemps que la doctrine du zéro défaut n’aura pas été appliquée, la contagion de la guérilla urbaine se répandra jusqu’à ce que des milices anti émeutes se substituent à la puissance publique défaillante.
Ce jour là la guerre civile ne sera pas qu’un climat, mais un état.