Elle s’est contentée du service minimum*. Si elle n’est pas désagréable, elle ne fait rien pour apparaître sous un jour sympathique. Au moins ne fait-elle rimer politique ni avec démagogie ni avec clientélisme. Aurait-elle trouvé le moyen de faire de la politique autrement ?
Elle demande à être jugée sur les résultats. La formule fleure bon son sarkozisme. Donnons lui le crédit de faire ce que ses prédécesseurs ont ajourné. Il est dit que c’était nécessaire de faire la réforme de la carte judiciaire. Soit ! Les professions concernées – comme toujours dans ces circonstances – ne l’entendent pas de cette oreille. Que signifie se concerter lorsqu’il est décidé de fermer un tribunal ? Alfred de Musset ne laisse guère de choix : ouvert ou fermé ! Il faut trancher. Rachi Dati ne s’embarrasse par de circonvolutions : elle ne perdra pas de temps en simulacres de concertation. C’est suffisamment rare pour être souligné. Quand il faut y aller, faut y aller.
Alors plaire aux journalistes, aux hommes politiques, aux syndicalistes : cela ne peut qu’éloigner de l’objectif. Que les corporations visées aient des états d’âme, rien de plus naturel. Mais la politique n’est pas un concours de popularité semble répondre Mme Dati. Les chiens aboient et sa caravane passe. Ce serait crâne de la part d’un homme issu du microcosme, c’est carrément bluffant venant d’une beur d’une banlieue de Chalon.
Une ombre plane sur cette « success story » : et si elle n’était que le produit du népotisme, instrumentalisée par le monarque élyséen. Son aura ne tiendrait qu’à sa proximité réelle ou supposée avec Dieu le père dont on peut craindre la versatilité. Encore que rien ne vienne étayer cette éventualité, tout ce qui aura été fait ne sera plus à faire.
Le népotisme aurait fait la preuve que comparé à la médiocratie il offre à ceux qui succombent à ses charmes l’opportunité de prouver leur talents.
* RTL, LCI le grand jury