Feindre la surprise c’est ce qui reste pour justifier que rien n’ait permis d’enrayer l’explosion des prix pourtant inscrite dans la logique du système économique. Inutile d’en appeler aux mannes d’Adam Smith, il suffit de citer Guizot : « enrichissez vous » !
Le libéralisme fonctionne comme un tout, prétendre le contrôler alors qu’il dispose des ses propres forces d’auto contrôle conduit à la situation que la France subit et continuera à subir puisque les incantations n’y changeront rien.
La distribution s’est concentrée sur 4 ou 5 groupes croit-on : c’est faux. Dans un lieu donné le consommateur n’a accès au mieux qu’à deux enseignes sauf à dépenser en temps et en énergie ce qu’un quidam ne fera qu’exceptionnellement. Confronter les prix ça n’existe que dans les publicité des distributeurs et ça n’a d’autre objectifs que d’endormir la confiance du consommateur. Il n’y a pas de concurrence sur les produits courants contrairement à ce que l’on prétend. Les distributeurs dans ce pays grâce à la loi Galland se sont partagés sous l’oeil bienveillant des pouvoirs publics le gâteau. Depuis cette loi leurs propriétaires trônent au hit parade des français les plus fortunés. Qu’ont ils créé, où ont ils innové ? Ils ont lobbyé avec force enveloppes et succès pour récupérer auprès du maire, du député les meilleurs emplacements avec l’assurance qu’ils n’auraient pas de concurrents.
Mais ils ne sont pas seuls à s’être enrichi dans ce processus. Cette concentration aval a eu pour effet de susciter la réunion des fabricants au risque de disparition. Le processus est connu, démontré. Les centrales d’achat forcent les petits à accepter des conditions que seuls les grands peuvent amortir et ainsi les petits producteurs sont avalés par les plus gros jusqu’à ce que seuls ne survivent que 2 fabricants de yaourt, deux fabricants de fromage, deux fabricants de pâtes… Le duopole étant forme la plus perverse du capitalisme, le reste découle de cette double concentration favorisée par les pouvoirs publics trop contents d’imposer (fiscalement) des mastodontes plutôt que de subventionner des dizaines de petits producteurs. Enrichissez vous disait déjà Guizot, qui tenait les cordons de la bourse.
Rien de ce qui précède n’a pu échapper à nos énarques, à nos têtes d’oeufs qui feignent de découvrir que le système qu’ils ont mis en place fonctionne à plein régime aux plus grand profit des groupes qu’ils ont appelé de leurs vœux et du fisc qui les ponctionne.
Alors messieurs un peu de dignité, cessez vos jérémiades et expliquez enfin aux français que ces prix qui augmentent, ces salaires indécents payés aux caissières c’est le résultat de votre interventionnisme stupide, des lois Galland, Raffarin et autres codicilles aux lois simples du libéralisme.