La démocratie devrait se méfier de ses amis. Elle connaît ses ennemis et sait déjouer leurs ruses. D’ailleurs la plupart des régimes dictatoriaux du dernier demi siècle a « naturellement » donné naissance à des systèmes parlementaires. Aussi pourrait-on penser que la liberté de parole est aujourd’hui préservée : loin s’en faut. Dans notre pays par exemple, elle n’a, d'histoire récente, jamais été autant menacée.
Trois faits indépendants, presque insignifiants si la coïncidence de leur émergence ne nous avait alerté, viennent ces derniers jours nous rappeler que nous sommes cernés par des lois liberticides.
D’abord un député du Nord que je n’ai pas l’heur de fréquenter est cité à comparaître pour avoir remarqué que « la survie de notre civilisation serait en danger pour peu que tout le monde soit homosexuel. » Pour avoir énoncé un tel truisme je pensais qu’il méritait la noix d’honneur du Canard. Non, il est déféré au tribunal correctionnel au nom d’une loi du 30 décembre 2004 réprimant l’atteinte aux minorités : on croit rêver ! Aussi longtemps que l’utérus artificiel n’aura pas vu le jour on peut admettre que cette proposition a force de loi, de loi de la nature il s’entend.
Le même jour un autre député est dépouillé de ses prérogatives parlementaires et va comparaître pour avoir abordé une question qu’une loi Gayssot a rendu tabou. Nul n’a plus le droit de poser la question du nombre des personnes juives exterminées au temps de
Quant à la période de la colonisation qu’une loi bien superflue prétendait réhabiliter elle est aujourd’hui décriée selon des grilles de lecture ineptes aux acteurs de l’époque, comme ce fameux couplet sur le pillage des matières premières alors que ces mêmes matières n’offraient aucun intérêt pour les économies indigènes. Le plus féroce opposant à notre histoire coloniale n’est autre que le président Bouteflika. On sait que cette loi lui aurait donné des boutons. Les mauvaises langues prétendent même qu’il est venu en France pour les éradiquer. En fait ce serait un cancer, un cancer du colon….
Qu’attend-on pour le reconduire aux frontières au nom de la décolonisation ? [1]