Ils n’ont pas fini de payer les conséquences de cette inconséquence. Rarement situation aura été plus compromise. On résume : Jacques, l’apologiste de la politique agricole commune, cette manne pour nos paysans reconvertis en agriculteurs, est désavoué par ces derniers qui lui ont tiré le tapis sous le pied. Comprenne qui pourra. Exclusifs bénéficiaires d’un système bureaucratique dont syndicats, exploitants et gouvernements n’ont de cesse de masquer les dérives, ils ont pour la majorité d’entre eux dit non à leur bailleurs de fonds : l’Europe.
Quelle ineptie a-t-elle frappée les collecteurs de toutes les aides, dérogations, subventions, prix garantis et autres mesures de soutien, qu’ils vivent de la terre ou de la mer, pour disqualifier le champion de leur cause ? L’on doute que Jacques ait ri de cette jacquerie là. Se sont-ils seulement comptés ces 2% qui s’attribuent plus de 40% du budget européen?
Déjà en difficulté avec les pays de l’est pour sa gauloise arrogance, en délicatesse avec les allemands pour son insistance à récréer un axe Paris Berlin, notre président se trouve tout démuni face au défi que lui pose Tony.
Refusant la « Tatchériseration » de notre économie, impuissants pour rénover notre modèle social, nos dirigeants se réfugient derrière les jacqueries des catégories les mieux protégées pour quémander à Bruxelles davantage de subventions pour les plus turbulents. Mais quand la reconnaissance du ventre n’est plus au rendez vous il n'ont que le choix entre tirer leur révérence ou une nouvelle cure de démagogie.
Lorsqu'aucune vision ne vient justifier d’une politique commune, lorsqu'aucun projet ne suscite l’adhésion, quel peut être le sens d’un budget européen si ce n’est de montrer à ses électeurs - percepteurs que dans ce jeu de dupes on est le meilleur ? On est en pleine crise, vraie crise de mauvaise foi.