On est tous coupable, du haut en bas de l’échelle, d’avoir fait de la fraude le passe temps le plus rentable, le moins risqué et le plus populaire sur le territoire national.
L’explosion des budgets sociaux avec la multiplication des allocs, primes, subventions, déductions, abattements, dégrèvements déverse une manne incontrôlée sur des ayants droits en nombre croissant et suscite des vocations de faussaires.
C’est la cour des comptes qui le dit, mais surtout un parent, un ami, un voisin qui s’en vante. Ici du chômedu perçu, là des allocations versées, ailleurs une prime pour l’emploi détournée : qui peut prétendre n’avoir jamais reçu des sommes dont il n’était pas « normalement » bénéficiaire ?
L’exemplarité des élites étant ce qu’elle est, la cour des comptes est mal venue de tancer les français. Le modèle scandinave que les socialistes agitent à tout bout de chant comprend une éthique que la culture protestante des nordiques inculque dès le plus jeune age. Ici c’est plutôt le culte de la magouille.
S’étonner qu’une partie importante des budgets sociaux arrosent des fripouilles professionnelles sans mettre en place les outils de contrôle et les sanctions adaptées c’est donner à ceux qui ont encore la vertu de ne pas frauder un sentiment d’inéquité : c’est promouvoir le sport national qu’est devenu la gruge aux budgets sociaux. Ce n’est certes pas l’objectif avoué, mais à n’en pas douter, ce sera le résultat obtenu.