Cette leçon, on ne la tire pas ! Et pourtant quelle autre raison pour l’échec d’Airbus que l’immixtion de la politique dans la gestion de ce groupe industriel.
C’est l’incapacité des Etats actionnaires à définir une politique industrielle hors de leur contexte national qui a conduit à disséminer la fabrication du super géant sur des sites distants, à allonger les délais d’assemblage, à augmenter les coûts de transports et à rendre aléatoire l’intégration des systèmes de gestion.
Il fallait préserver les susceptibilités allemande, anglaises ou espagnole, sans parler de l’incompétence du co président français, de la muflerie du protégé de Chirac. De quel crâne d’œuf la double structure bicéphale était-elle sortie ? Aucun manager soucieux de rentabiliser les capitaux qui lui sont confiés ne se serait hasardé à concocter une organisation aussi éloignée des canons de l’efficacité. Mais voila : il fallait ménager la chèvre et le chou. Le résultat c’est le loup qui se frotte les mains. Et dans cette histoire le loup : c’est Boeing, et dans les choux on trouve les salariés européens.
Etonnant, ne trouvez vous pas que nul chez nous n’en conclut : le capitalisme d’Etat, ça ne fonctionne pas !