On finissait par désespérer. Rien, enfin quelques broutilles, mais rien de vraiment sérieux ne différenciait les programmes des candidats phares. Sécurité, éducation, précarité, pouvoir d’achat : tout est prioritaire et sera réglé par la magie du verbe, « si vous me faites confiance ». La lune est au fond des urnes.
Mais voila qu’en cheminant les candidats découvrent un aiguillage. La fiscalité. Et là surprise la gauche annonce crûment son alourdissement. Ca a le mérite de la franchise, si ce n’est celui de la nouveauté. A droite on reste prudent. La baisse du taux de prélèvement reste d’actualité. On sait comment Chirac a foiré cette promesse faite en 2002 : moins d’impôts, mais plus de prélèvements.
Sans être idéologue ou dogmatique on remarquera que promettre plus d’impôts c’est donner dans la facilité, c’est ouvrir le robinet aux revendications, c’est alimenter la spirale de la dépense publique. Quand tous nos voisins, quelle que soit leur coloration politique, optent pour le moins d’état, le moins d’impôts, c’est choisir d’handicaper les entreprises, les entrepreneurs, les actifs.
Mais le choix alternatif n’a pas donné de résultats probants. Le moins d’impôts, moins de prélèvements, s’est soldé par une croissance insuffisante, un chômage latent et un questionnement sur l’efficacité du saupoudrage des réductions.
Comme dans aucun des scénarii il n’est prévu de pousser le raisonnement à ses limites, force est de conclure que ce clivage ne joue qu’à la marge. C’est un signal que le candidat envoie aux amis de son camp.
A gauche on rassure les bénéficiaires des avantages acquis, des « on y a droit » et autres prébendiers, à droite on laisse accroire que les fruits des efforts seront mieux rémunérés, enfin moins pompés !
Finalement, rien de nouveau. Il n’y a qu’au centre qu’on a rien entendu. Chez Bayrou on a coupé la poire en deux : C’est ça le statu quo.