Obscure clarté. C’est l’oxymore qui évite de qualifier de vaseuse l’intervention de DSK ce soir sur LCI. Sans oublier cette suffisance qui démontre le peu de cas que l’intelligentsia socialiste fait du français moyen. Monsieur Strauss Kahn refuse de répondre aux questions qui dérangent, explique que le parti a une opinion, lui la sienne et la candidate une troisième. C’est l’auberge espagnole qui remplace l’atelier de campagne cher à Lionel Jospin.
Passé le moment facile de dénigrement du candidat fraîchement consacré par le congrès de l’UMP, DSK a galéré face à ces interlocuteurs pour donner une vision claire des options économiques et fiscales de Mme Royal. Louvoyant entre les positions des uns et des autres, du programme du parti et de ses propres certitudes il a étalé sans vergogne la cacophonie qui règne au sein du PS à moins de 100 jours des élections.
L’amateurisme que le PS affiche face au rouleau compresseur de l’UMP peut se révéler un piège diabolique dans lequel la droite est en passe de se laisser prendre.
A la bonne foi sympathique d’une candidate charismatique n’opposer que le technocratisme d’une équipe super huilée ferait certainement le lit de la gauche pour les cinq prochaines années. A Nicolas de trouver le moyen d’apparaître humain sans renier les convictions qui l’animent.