C’est un fin stratège. On le compara à Napoléon, sous cet angle là c’est bien mérité. La manoeuvre fut conduite dans l’ombre, à l’abri des caméras, loin des murs aux oreilles bienveillantes. Elle avait tant de chance d’échouer que murmurer ce qui se tramait ne pouvait que conduire à l’échec.
Le résultat est d’autant plus éclatant que peu auraient parié leur chemise sur sa capacité à phagocyter l’ennemi. Mieux qu’une phagocytose, c’est une néantisation qui s’est opérée sous nos yeux tellement incrédules qu’on le croyait encore vivant. Il était déjà acculé à la reddition.
Seul valeureux grognard à résister Debré équipé d’un chassepot a laissé passé l’Eure. Nul doute qu’il ne reçoive de Chirac le sucre d’orge pour sévices rendus. C’est petit, ça lui convient donc.
L’adversaire socialiste avait parié sur les déchirements de la droite et nous avons longtemps craint que la division évacue toute chance de résister à une nouvelle vague rose. Le pire n’étant pas certain et Sarkozy se révélant un fin démineur, le terrain est dégagé pour mener une campagne toute entière axée sur un choix de société.
La responsabilité individuelle face à l’irresponsabilité collective. Voila la ligne de démarcation qui est clairement tracée entre les deux candidats.