Qu’il se voit déjà en haut de l’affiche ne nous étonne pas. C’est bien le moins que l’on puisse attendre d’un candidat. Qu’une ambition effrénée lui serve de moteur et qu’entouré de petits soldats il compare son quarteron de supporters à une armée en campagne fait partie du spectacle.
Mais que les français interrogés lui témoignent autant d’intérêt mérite quelques réflexions. Sont-ils bercés par la musique sans préter attention aux paroles ?
Dommage car les mots méritent qu’on s’y arrête.
Déjà l’idée de promettre de ne pas faire de promesses donne un résumé du cercle vertueux dans le quel cherche à pièger les électeurs, car sur le fond la pensée béarnaise est d’une extrême simplicité : réunir les gens que tout oppose pour en finir avec les divisions. Dans un monde où tout le monde il n’est pas beau, tout le monde il n’est gentil, notre béarnais apparaît bien niais.
Ceux qui s’intéressent à son projet se recruteraient chez les bobos et sans doute aussi chez quelques gogos. Avaler tout cru des promesses – mais oui il en fait - de réduire les coûts de fonctionnement de l’Etat sans réduire le nombre de fonctionnaires, ou de s’attaquer à la dette sans augmenter les impôts ne peut que séduire des français en panne de QI.
Marteler qu’il obtiendrait une majorité pour gouverner est le socle sur le quel il doit s’engager pour garder un minimum de crédibilité. Qu’il se trouve presque 20% des sondés pour imaginer ce scénario réalisable en dit long sur l’inculture de nos concitoyens quand on sait qu’il a peiné à faire élire 30 députés.
Un Bayrou président sans majorité à l’assemblée : c’est une France condamnée à l’immobilité. L’immobilité, c’est ce que Bayrou a su le mieux gérer pendant ses années de ministre.
Si il a étendu son audience en augmentant son arrogance il reste surtout le candidat de l’ambivalence. Il veut le pouvoir pour ne pas l’exercer.