Il s’est engagé à réduire la dette. Il en a fait son cheval électoral. Et puis l’eau a coulé, les promesses se sont faites plus nombreuses, le plus souvent inchiffrables. Comme celle d’offrir pendant 5 ans le coût des charges à chaque entreprise pour deux emplois créés. Ou bien des actifs récupèrent les jobs et la mesure est ruineuse, ou ce sont des chômeurs pointant aux Assedic et cette disposition est « gratuite » pour les finances publiques. En annonçant un chiffrage de son projet Bayrou ment.
Réduire la dette sans augmenter les impôts, comme s’y est engagé le béarnais, c’est plonger le pays dans la récession. Quand il est sommé d’expliquer comment il peut s’y prendre autrement, Bayrou malmène le journaliste insolent « prisonnier de ses schémas ». En refusant de débattre de cette question Bayrou ment.
Le projet du béarnais comporte d’autres aspects illusoires. Ainsi l’idée d’inscrire dans la constitution l’interdiction de présenter un budget en déséquilibre de coûts de fonctionnement, sauf en période de récession. Un budget se vote avant d’être exécuté, une récession s’entérine une fois l’année écoulée. La proposition est donc inepte, car aucun gouvernement ne se placera dans l’hypothèse d’une récession, qu’il fera tout pour éviter quitte à laisser filer la dépense de l’Etat. En laissant entendre qu’il la fera voter, Bayrou ment.
Quand Bayrou assure qu’il disposera d’une majorité à l’assemblée alors que le scrutin uninominal à deux tours lamine les petits partis, il profite de l’inculture politique de l’électeur lambda pour asséner une contre vérité. Bayrou ne pourra pas gouverner sans s’allier un jour avec l’UMP, le lendemain avec le PS et ce qui signe le retour au régime des partis, à la logique de la 4 ème république. Sur sa capacité à diriger le pays sans retomber dans les ornières du régime d’assemblée Bayrou ment.
Sur les aspects les plus signifiants de son projet, Bayrou ment. Soit par omission soit en niant la réalité des faits. Avec Bayrou on n’est pas encore dans le mensonge d’Etat, mais déjà en état de mensonge permanent.
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