C’était en 1987, Michel NOIR, s’était fait une réputation de chevalier blanc de la politique : il refusait de « perdre son âme pour gagner les élections ». Pour la petite histoire il finit par perdre les deux.
Madame Royal ne connaît pas ses classiques, elle qui, toute honte bue, offre à Mr Bayrou un poste de premier ministre après l’avoir traité de représentant de la droite la plus dure. C’est soit une mascarade, soit une insulte à la fonction de premier ministre.
Bayrou ne veut pas d’étatisation de l’économie : Royal, si ! Bayrou ne veut plus des 35 heures : Royal si ! Bayrou veut réduire les dépenses : le programme de Royal s’élève à 60 milliards d’euros non financés ! Ils sont d'accord sur tout, sauf sur l'essentiel !
Bayrou laisse dire ! Royal ne dément pas ! Tout est bon pour racoler des voix, même d’envisager le mariage de la carpe et du lapin. Tout est bon pour faire parler de lui, même de tourner en ridicule la fonction de premier ministre : l’essentiel c’est l’ambition personnelle.
On aurait aimé que Sarkozy se saisisse de ce dérapage, en démonte le mécanisme, fustige l’impudence de ses deux suivants. Molle, trop molle réaction ! Il est resté sur le discours convenu, remarquant que lui aussi avait des points de convergence avec les centristes et qu’il s’interdisait les petites combines d’appareil, les tractations d’état major.
On est loin du compte ; Michel Noir avait trouvé les mots pour fusiller Le Pen sans égratigner son électorat. Sarkozy n’aura pas su atomiser le béarnais tout en phagocytant ses électeurs. C’était pourtant l’occasion inespérée de se débarrasser d’un imposteur.