Les partisans de chaque camp revendiqueront la victoire incontestable de leur champion. Une poignée d’indécis se sera peut être forgée un avis, mais de basculement, de transfert, de désertion d’un candidat vers l’autre, la seule opération qui modifierait la donne, il n’y en aura pas, ou si peu que les positions d’après le débat sont identiques à celles d’avant. Sarkozy est donné plus que jamais gagnant.
Mais cette confrontation a fait au moins un perdant : la vérité. Les moments les plus chauds, les empoignades les plus musclées se sont déroulés en débattant des contre vérités. Asséner un mensonge en public avec autorité et vous lui donnez l’apparence de la vérité. Et plus le mensonge est énorme plus difficile en est sa contestation.
Deux exemples extraits du débat : sur le nucléaire, ce sont 78% de notre électricité qui en provienne et non pas 17% comme le prétendit avec assurance Mme Royal. La différence est considérable, l’erreur est inacceptable quand on connaît les enjeux de l’indépendance énergétique du pays. Sarkozy fut à la peine pour rétablir la vérité et en concédant un modeste 50% ne réussit pas à renverser l’argument.
« Moins d’enfants handicapés sont scolarisés aujourd’hui qu’ils n’étaient il y a cinq ans », le scandale est énorme clama l’ex ministre de l’enseignement. Sarkozy fut conspué, traité d’immoral pour avoir annoncé qu’ils étaient 3 fois plus nombreux qu’au temps où Mme Royal était aux affaires. Et pourtant les chiffres sont confirmés.
Il y eut d’autres mensonges éhontés, ainsi la fable du «grand père arrêté » devant l’école de son petit fils nous fut resservi sur un plateau. La vérité c’est que l’avantage est donné au menteur, au cynique, au manipulateur et que le rétablissement de la vérité met celui qui s’y adonne dans la position d’avoir à se justifier.
Triste spectacle, en vérité, que la prime donnée à la déloyauté. Les rectifications d’après débat n’y changeront rien, hier soir l’avantage était pour Mme Déloyale, du coté de la menteuse.