C’est une course de vitesse mais la meute s’est lâchée le premier coup des 20 heures à peine sonné. Ce fut sans doute le seul rendez vous au quel elle ne fut pas en retard. Quelques instants après l’officialisation de sa défaite elle s’auto proclamait générale en chef de l’opposition. Il va lui en falloir des bataillons pour contenir la rogne et la grogne de ses amis de l’intérieur, de ceux qu’elle a ignoré, méprisé, snobé emplie de la certitude d’une victoire promise.
Mais rien n’y personne ne l’aidera à survivre à cet affront fait aux éléphants. Le parti socialiste n’est pas son instrument : on ne conquiert pas une organisation de vieux militants comme on convainc un électorat volatil en exhibant son miroir aux alouettes. Les barrissements se sont fait entendre, les cicatrices des dernières semaines sont encore ouvertes et son appel à la mobilisation derrière sa bannière n’a suscité que ricanements chez les caciques d’un parti qu’elle a mis à feu et à sang.
Monter les jeunes recrues, qui en ont fait la candidate du PS en lieu et place des prétendants légitimes, contre le parti est la dernière carte qu’elle pouvait abattre. Elle le fit avec son panache coutumier, mais la voilà nue face à l’armée des révoltés, des frustrés, au quel elle a volé leur victoire promise. On ne gagne pas un putsch avec une cohorte de blanc bec fussent ils, bleu blanc beurs. La maison Royal ne s’en relèvera pas, le petit père Hollande a commencé à faire chambre à part, histoire de sauver ce qui peut encore l’être de son job de premier secrétaire. Mais le plus dur reste à venir : lui trouver un petit arpent de terre pour purger la peine que les rescapés de cette aventure ne vont pas manquer de lui infliger.
Député de Melle, le lot de consolation après une bonne gamelle !