Intermède nautique qui aura fait quelques vagues, la croisière du nouveau président permet à ses adversaires de se refaire une petite santé. Une tempête dans un verre d'eau de Malte, ça ne risque pas de faire de gros dégâts, mais ça rassure l'électorat populo.
Après avoir attisé les feux de la haine anti Sarko en suscitant l'esprit de revanche Ségolène s'est muée en cheftaine d'une coalition des perdants. Ces élections auront montré deux vaincus assez satisfaits de leur défaite pour offrir à leurs troupes le privilège de les conduire à leur prochaine déroute. Selon l'adage revu et corrigé de la gauche française : « on ne change pas une équipe qui perd ! ».
C'est sans doute l'un des traits marquants de ces élections, le refus de Bayrou comme de Royal d'assumer l'échec de leur stratégie en remettant leur poste en jeu. Il n'y a que chez des fonctionnaires que l'on est responsable de rien et surtout pas de ses échecs. .C'est bien connu que la victoire est personnelle et l'échec collectif chez les tenants de l'irresponsabilité individuelle. On vient d'en avoir une brillante illustration. Heureusement que ces deux là ont été renvoyés dans leurs buts : on peut douter que des dirigeants qui se complaisent dans la défaite aient fait des leaders acharnés à redresser un pays en déclin.
Heureusement qu'un marin audacieux va nous mener à bon port, marin téméraire qui n'hésite pas à nous proposer un embarquement pour Cythère. Même si c'est en compagnie de milliardaires, cette croisière là s'adresse à tous ceux qui ont gardé les pieds sur terre, se battent pour gagner, célèbrent les vainqueurs et ne courent pas après des chimères.
WATTEAU, L'embarquement pour Cythère, 1717