La dernière de ses illusions vient de s’évanouir : le pouvoir des faibles, la capacité de nuisance lui a été refusée par les électeurs. Bayrou est nu, solitaire tel le ver.
Pour avoir raillé dès les premiers jours la grenouille qui se prenait pour le bœuf, pour avoir souligné la vacuité de sa pensée et établi l’irresponsabilité de stratégie on est fondé à se féliciter de la chute d’un illusionniste.
Rien de plus politicien que la démarche de se soit-disant novateur, refusant d’affronter la vérité du paysage politique, se complaisant inlassablement dans la langue de bois dont il reprochait à ses adversaires l’usage inconsidéré.
Jamais on ne saura pour qui il vota au second tour, jamais on ne saura vers quels candidats il aurait orienté ses électeurs si d’aventure les urnes lui avaient donné le pouvoir de se maintenir dans des triangulaires. Sur tous ses sujets et bien d’autres, le béarnais a éludé les questions, qui disait-il ne se posaient pas puisqu’il serait second !
Patatras. Les français, un instant attirés par un boniment bon enfant ont réalisé que le mystificateur ne roulait que pour lui. Bayrou ne s’intéresse pas aux français, Bayrou est avide de pouvoir solitaire. Il a gagné la solitude et perdu tout espoir de pouvoir, même celui de nuire : la morale est sauve.
Inutile en revanche d’attendre de cet homo politicus un début d’auto critique. Il a prévenu : « les français ont eu tort et bientôt s’en mordront les doigts ». Ce n’est pas dans l’auto flagellation que sombrera le béarnais, pas plus que dans l’auto dérision. Il lui reste l’auto satisfaction solitaire.