Sarkozy peut – presque - dormir tranquille, Mélenchon a miné la campagne socialiste. Impossible de déborder Mélenchon sur sa gauche, l’espace y est occupé par deux trotskystes, impossible de racoler vers le centre, mollement occupé par Bayrou. Hollande voit son électorat s’éroder (10 points de moins en deux mois) sans paraître capable de faire cesser l’hémorragie. Et ce n’est pas le coté Guy Mollet du personnage et son art consommé de cultiver le flou qui va galvaniser les énergies de militants déboussolés.
Peu importe que Mélenchon, comme il le pronostique, passe devant le candidat du PS : le mal est fait. Il n’y a pas fusion possible entre les thèses anti capitalistes revendiquées par le front de gauche et les potions socialisantes proposées par le candidat rose. Le PS s'écartélera entre les deux tours en voulant prouver que les deux approches sont miscibles dans un gouvernement composé mita mita par des élus de ces deux formations.
Europe vs nationalisme, économie de marché vs contrôle étatisé, sélection des flux migratoires vs régularisation massive. Aucun de ces sujets, parmi tant d’autres, ne prête à compromis : c’est l’un ou c’est l’autre, mais il n’existe pas de solution médiane, quoiqu’en diront les caciques du parti. Ce sera à Sarkozy d’enfoncer le clou et son concurrent flou.
Si Mélenchon est devenu en quelques semaines le meilleur des sarkozistes, il reste encore à Sarkozy de ne pas redevenir, comme il le fut au début de son mandat, le plus efficace des anti sarkozistes.
C'est bien la dernière chance de Hollande !
photo : Le Parisien