
Jusqu’au-boutiste ou provocateur ?
Entêtement ou aveuglement ? La posture sur laquelle campe le président ne peut qu’alimenter la fronde des citoyens et transformer les moins acharnés en va-t-en guerre. Etait-il nécessaire de sermonner le peuple depuis Buenos Aires sauf à vouloir garantir le succès de la manif du prochain samedi ?
Comment comprendre cette énième redite de la mantra macronienne : « il faut tenir le cap, je ne reviendrai pas sur la hausse des taxes … ! »
Le président marche sur la tête. Monarque absolu détenteur d’une vérité révélée il défie ses électeurs. "Vous m’avez élu et vous boirez la coupe jusqu’à la lie", tel est le non dit présidentiel.
Nier que les punitions distillées avec la régularité d’un supplice chinois n’ont pas l’impérieuse nécessité qui justifierait un jusqu’au-boutisme salvateur échappe à la raison. Rien ni personne ne pourra expliquer en quoi augmenter la taxe diesel en janvier changera la donne climatique : il n’y a aucune corrélation entre hausse des taxes et baisse des températures sauf dans l’esprit de ceux qui, bien à l’abri d’en supporter les effets, édictent ces oukases.
Quel cap atteindre puisque les hypothèses sont contestables et que les conséquences des mesures imposées - si elles étaient actées - plongeraient le pays dans le chaos et les files d’attente.
Suppression des chaudières à fioul étant l’une des plus stupides préconisations jamais proférées par un politique de premier plan. D’ailleurs retirée depuis …
Basculer au tout électrique est une ineptie absolue si les usines ne peuvent produire les véhicules adhoc, si Total n’a pas converti ses stations à la distribution de courant … et si le prix de l’électricité explose du fait de sa rareté … augmentation prévue pour janvier !
Il n’y a aucun cap sérieux fixé, mais une série d’objectifs flous et contradictoires sortie du cerveau de politiciens ignares des lois et contraintes qui régissent le monde de l’industrie.
Seule justification à la posture présidentielle : prendre le contre pied de prédécesseurs qui n’ont pas brillé par leur capacité à remettre le pays en marche. Est-ce suffisant pour jeter l’opprobre sur tous les opposants à une politique technocratique qui s’ingénie à infliger des sévices aux citoyens ?
L’arc bouté du Château est un pyromane dont l’intelligence peut être questionnée à l’aune de cette maxime populaire : « il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis »