Pavé dans la mare, ou croc en jambes d’un perdant. Enquête fouillée, faisceau d’indices contre présomption d’innocence. Pièces à conviction ( ?) contre l’intégrité d’une corporation, le débat ne sera pas tranché par l’auteur de ses lignes.
L’ouvrage de Laurent Mauduit trouvera-t-il écho dans les colonnes du Monde qu’il a quitté brutalement ? Mauduit ne se limite pas à confier la perte des illusions qu’il avait naïvement entretenues sur l’indépendance éditoriale de son journal. Il nous entraîne dans la relecture de quelques pages récentes du capitalisme français. Guère de coups boursiers, d’OPA, de fusions ou d’acquisitions des plus grandes sociétés qui ne soient ré écrites par l’ancien chef de la rubrique économique du quotidien du soir.
Et là surprise, à la manœuvre on croise, recroise l’omniprésent Alain Minc. Pas une seule des opérations majeures qui a façonné le tissu économique national sans que ne plane l’ombre d’un entremetteur, au demeurant président du conseil de surveillance du journal Le Monde !
Tout est décrit par le menu, l’entrelacs des relations, la confusion des genres, les conflits d’intérêts, les petites et les grandes trahisons et cerise sur le gâteau, son influence sur la rédaction du fleuron de la presse française.
Écrivain plagieur, manager aux échecs retentissants, politicien abonné au mauvais camp Minc est sollicité par les dirigeants des plus grandes entreprises du CAC40 et contrôle la ligne éditoriale du Monde. C’est ce que Mauduit avance…
Une seule question quand on sait l’obsession d’indépendance des journalistes du Monde : auraient-ils tous perdu leur lucidité, seraient-ils hypnotisés par le plus brillant des faiseurs de la génération fric ?
On attend avec intérêt la réponse du directeur du quotidien : monsieur Colombani. Peut être une procédure comme ce fut le cas quand Péan et Cohen décrirent la face cachée du quotidien, peut être l’indifférence …mais qui ne dit mot consent !
* Petits conseils, Laurent Mauduit chez Stock