Nul doute que l’ère Colombani Minc est close. Ils avaient redonné au canard du boulevard des italiens le blason qu’une migration à Ivry avait manqué ternir définitivement. D’une feuille de chou tombée sous la férule d’un groupuscule gauchiste ils avaient fait un quotidien dont la fréquentation d’abord tolérée était recherchée par la bullocratie chère à JF Kahn.
Mais voici qu’une révolution de palais comme Le Monde en secrète tous les 10 ans a expédié ce binôme vers une retraite anticipée. La base s’est saisie du pouvoir et les vieilles lunes rouges éclairent à nouveau l’horizon idéologique du quotidien.
Preuve : ce galimatias de bons sentiments éructés dans un éditorial qui fleure bon le temps de la lutte des classes quand Sartre invectivait Aron. Mais Mr Fottorino, le nouveau « patron », n’est ni écrivain talentueux, ni visionnaire. C’est un triste plumitif tortueux qui use de métaphores éculées pour transmettre sa haine de nos gouvernants.
Fustiger les élus parce que la loi votée sur le regroupement familial exclut de son application les enfants par adoption c’est manipuler l’opinion. C’est son droit de trouver cette loi inique, c’est son droit de s’en offusquer, mais rien ne l’oblige à insulter l’intelligence de ses lecteurs. Quelle famille séparée, quelle famille aux ressources limitées, quelle famille dont l’épouse est tenue au port du voile va adopter un enfant alors qu’elle est en déshérence. Aucune. Utiliser le cas de l’adoption pour anathématiser les élus qui ont voté cette loi relève de la perversion du raisonnement. Car ces cas n’existent pas.
L’idéologie socialo-universaliste qui couvait comme une cendre mal éteinte au sein de la rédaction du "Monde" a refait surface ce soir dans ce fielleux édito. Enfin la gauche a son vrai journal. Il ne lui manque plus qu’un chef. On va parier sur Besancenot !