Imaginez le défi : un président dont l’image se situe aux antipodes de la caricature qu’il avait suscité, un premier ministre en contrepoint de cette caricature donc en parfaite harmonie avec son président, un gouvernement conforme aux vœux de ses détracteurs, c'est-à-dire ouvert, paritaire et solidaire, un Juppé modeste dans un rôle d’écolo qui lui va comme le libertinage sied à un puritain, et vous êtes un opposant ! Comment médire, comment flétrir cette équipe, chef d’œuvre de marketing politique dont l’objectif est de tenir 3 semaines, le temps d’envoyer au palais Bourbon la vague bleue de représentants du peuple? De grâce pas plus de 400, ça ferait raz de marée.
A les entendre, ces opposants, ils n’ont pas trouvé la martingale. Ils s’essaient sans succès à la diatribe, à l’invective, à la mesquinerie mais rien n’y fait, le peuple est aux anges, il a son tsar, sa tsarine et le même un tsarévitch. Le béarnais abandonné sur son île déserte fustige par avance les godillots qui se cacheraient derrière chaque futur député UMP. Fabius en appelle aux mannes d’un disparu : le peuple de gauche. On le lui a subtilisé sans qu’il s’en aperçoive et cherche à quel saint ces braves gens ont bien pu se vouer.
Encore trois semaines de faux semblants, de jeux de dupes et les cartes seront abattues. La droite pourra redresser la tête et dire haut et fort à tout ceux qui la vitupère depuis la fin des années Pompidou : enrichissez vous !