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21 mai 2007 1 21 /05 /mai /2007 20:17

Imaginez le défi : un président dont l’image se situe aux antipodes de la caricature qu’il avait suscité, un premier ministre en contrepoint de cette caricature donc en parfaite harmonie avec son président, un gouvernement conforme aux vœux de ses détracteurs, c'est-à-dire ouvert, paritaire et solidaire, un Juppé modeste dans un rôle d’écolo qui lui va comme le libertinage sied à un puritain, et vous êtes un opposant ! Comment médire, comment flétrir cette équipe, chef d’œuvre de marketing politique dont l’objectif est de tenir 3 semaines, le temps d’envoyer au palais Bourbon la vague bleue de représentants du peuple? De grâce pas plus de 400, ça ferait raz de marée.


A les entendre, ces opposants, ils n’ont pas trouvé la martingale. Ils s’essaient sans succès à la diatribe, à l’invective,  à la mesquinerie mais rien n’y fait, le peuple est aux anges, il a son tsar, sa tsarine et le même un tsarévitch. Le béarnais abandonné sur son île déserte fustige par avance les godillots qui se cacheraient derrière chaque futur député UMP. Fabius en appelle aux mannes d’un disparu : le peuple de gauche. On le lui a subtilisé sans qu’il s’en aperçoive et cherche à quel saint ces braves gens ont bien pu se vouer.


Encore trois semaines de faux semblants, de jeux de dupes et les cartes seront abattues. La droite pourra redresser la tête et dire haut et fort à tout ceux qui la vitupère depuis la fin des années Pompidou : enrichissez vous !   

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19 mai 2007 6 19 /05 /mai /2007 09:28

Dur, dur d’être opposant ! Ce pauvre monsieur Hollande que l’on a connu mieux inspiré s’est fendu d’épithètes grotesques pour accompagner la nomination du gouvernement. Débauchage et racolage seraient devenus les principes directeurs de la nouvelle équipe.


Victoire posthume du béarnais, inscrit décidément aux abonnés absents, cette tentative de  jeter le discrédit sur un adversaire rappelle bien opinément que l’on peut être opposant sans se ridiculiser dans l’anathème.


Faire un fromage de la présentation de cette équipe, comme l’a tenté François Hollande relève du délit de sale gueule et Fillon a trouvé le mot juste pour qualifier les commentaire du numéro 1 socialiste de "lamentables".


Le calvaire rose ne fait que commencer, il va se poursuivre lors des législatives avec la prévision d’une chambre bleue grand teint, où quelques tâches roses parsemées rappelleront au parti socialiste qu’il est, tel le PC des années 90, sur le chemin de la « suicidarisation ».

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15 mai 2007 2 15 /05 /mai /2007 10:10

Bayrou en a rêvé, Sarkozy l’a fait. Il coupe l’herbe sous le pied du béarnais. Quelle sera la raison d’exister d’un Mouvement Démocrate si la droite gouverne avec des personnalités de gauche et du centre ?


Un béarnais dépouillé de sa rhétorique de l’affrontement des blocs est un béarnais condamné à grappiller quelques voix de centristes mal lunés, d’anti sarkozistes primaires. Il en est réduit à quémander un strapontin pour juste faire de la figuration.


Coté PS la situation n’est guère plus réjouissante. Le putsch Royal prend de l’ampleur. La bataille des légitimistes menée par DSK peut-il empêcher la prise de contrôle du parti par Ségolène ? Elle a transformé le plomb de sa défaite en l’or de sa prochaine ( ?) victoire. Du travail d’orfèvre.


Mais la roche Tarpéienne ne s’est pas pour autant éloignée du Capitole. Ségolène est une improvisatrice aux intuitions fulgurantes : ce n’est ni une organisatrice, ni une stratège. C’est une pasionaria dont l’inconstance n’est pas la moindre des vertus. Faire au PS ce que Sarkozy a réussi à l’UMP, un travail minutieux et patient d’installation d’un appareil dévoué à sa cause et la définition d’un projet de société ne relèvent pas de ses capacités, ou ça se saurait !


Celui des prétendants qui jouerait Ségolène perdante dans ce scénario aurait toutes les chances de récupérer la mise. A condition d’être prem’s à la nommer calife et se mettre en embuscade. Dieu sait si les sicaires et autres spadassins se recruteront en nombre pour traquer tous ses faux pas. Plus vite elle sera calife, plus vite les défauts de ses qualités trahiront son éclatante incapacité à se transformer en architecte d’une victoire dont l’horizon le plus rapproché est à cinq ans.


Et le premier à l’avoir intronisé dans les habits de cheftaine du parti sera aux avants postes pour relever le flambeau que dame Royal aura terni.

 

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14 mai 2007 1 14 /05 /mai /2007 08:43

GPS

Ils sont 4 prétendants. Chacun peut exhiber d’élogieux certificats, de brillants états de service. Ils savent mieux que quiconque comment conduire le parti socialiste et en faire l’instrument incontournable de la reconquête du pouvoir. Chacun d’affirmer que si on voulait bien lui donner les clés de la maison il ferait d’une défaite annoncée une victoire, à l’arraché certes, mais une victoire quand même.


Hollande le légitimiste a conduit par manque de courage politique à l’impasse du statu quo. Mieux que quiconque il saura gérer l’immobilisme et diriger le parti en faisant du sur place. C’est à lui que statutairement revient le job de mener la bataille électorale.


Fabius, l’homme qui incarne la gauche obsolète. L’ex plus jeune premier ministre, l’homme qui a abjuré son passé pour mieux leurrer les militants encore sensibles aux trémolos des chants à la gloire de la lutte des classes. Il est en embuscade mais ses portes flingues sont actifs et dégaineront à la première tentative d’aggiornamento.


Strauss Kahn, qui se découvre social démocrate, le dilettante toujours pas remis de la déculottée reçue lors des primaires de la présidentielle. Sa saillie prématurée le soir du second tour donne la mesure du fiel emmagasiné contre la candidate dont il avait largement sous estimé les talents. Il a perdu la main et est prêt à toutes les trahisons pour se remettre en selle.


Quant à Ségolène, elle a transformé une impossible défaite en victoire contre l’establishment socialiste. Ils en sont encore tout marris de s’être fait piégé une seconde fois. Sur sa lancée elle veut imposer son tempo, diriger le parti et se faire désigner candidate pour 2012 !


La bataille fait rage, les socialistes s’interrogent pour savoir où aller ? La question aurait du être posée avant l’élection mais en faisant l’économie ils sont allé dans le mur. Hollande croit dans la puissance des mots : il veut construire un Grand Parti Socialiste. Pourquoi pas.


Un G P S ça leur permettra au moins de savoir où ils sont, faute de se mettre d’accord pour savoir où aller.

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11 mai 2007 5 11 /05 /mai /2007 09:53

Elle se renie. La semaine post présidentielle ne sera pas même écoulée qu’une promesse phare de Mme Royal passe aux oubliettes. Le non cumul des mandats dont elle avait fait l’argument clé de son engagement en politique vient de passer à la trappe : nécessité fait loi. Elle sera candidate et certainement député de Melle.


Elle rejoint Nicolas Sarkozy qui pour faire oublier une escapade incongrue est allé à repentance en versant une larme pour les victimes lointaines et indifférentes de la traite des noirs. On est loin du dédain revendiqué pour les commémorations et le devoir de mémoire.


Il avait fait de l’union nationale l’alpha et l’oméga de sa politique du nouveau centre. Bayrou a tenu des propos tellement œcuméniques que ses plus fidèles compagnons l’ont quitté. Mais le nain solitaire, se pose toujours en grand architecte du rassemblement de tous les français.

Rarement actes et promesses n’ont été aussi vite en pleine contradiction.

 

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9 mai 2007 3 09 /05 /mai /2007 16:51

Pas même en exercice et déjà en pleine contradiction. Il ne s’agit pas des ronds dans l’eau avec le bateau d’un ami de trente ans. Le coté boat pipole ne nous intéresse pas. Il ne s’agit pas d’une nuit au Fouquets avec Cécilia temporairement (?) retrouvée, les nuits du président ne sont pas notre tasse de thé. Il s’agit de la première violation flagrante d’une promesse électorale du candidat.


Nicolas, tu t'étais porté garant d’une France fière, altière rompant avec 12 années de mauvaise conscience, de résipiscence, de repentance, d’excuses pour tous les malheurs du monde. Enfin, promettais-tu, le français allait pouvoir déambuler la tête haute, ici bien sûr, mais aussi aux Antilles, en Afrique, en Nouvelle Calédonie. Finies les plate excuses pour des méfaits inconnus commis pas des aïeux anonymes, le petit blanc était réhabilité par son président.


Cela n’aura duré que 48 heures, l’espace d’une escapade en méditerranée et tu es pris en flagrant délit de commémoration. Tu t’inclineras demain avec Chirac, le défaitiste en chef de la république, devant le monument aux victimes de l’esclavagisme. Pauvre Nicolas ta première résolution – discours de la salle Gaveau du 6 mai – n’aura pas tenu plus de 48 heures.


Tu nous fondes à questionner la force de tes engagements et de tes convictions. On te concède un joker, et on sera encore plus vigilant.

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8 mai 2007 2 08 /05 /mai /2007 07:57

Bayrou aura réussi au-delà de toute espérance. Peu d’hommes politiques peuvent se targuer de s’être auto détruit en si peu de temps. Héritier d’un parti croupion après la désertion d’une bonne flopée de députés à la création de l’UMP il n’eut de cesse de montrer sa différence en s’opposant au gouvernement.


Sa performance du premier tour s’est construite sur une imposture : la possibilité de réunir une majorité de gouvernement au centre. Même si 6 millions d’électeurs se sont laissés berner par cette fausse éventualité, cet exploit aura fait long feu.


L’illusion qu’il pouvait influer sur le résultat du second tour aura été exploitée au delà de toute honnêteté. Le refus d’indiquer clairement son propre choix pour le second tour n’aura pas peu contribué à saborder l’image de leader que Bayrou prétendait offrir. La décision de la majorité des députés de son groupe en faveur de Sarkozy a fini par démonétiser la crédibilité du béarnais.


Créer un nouveau parti centriste, quel que soit son appellation, va conclure une épopée dont on retiendra qu’elle n’a été qu’une longue suite de faux semblants, de mauvaises querelles, de fanfaronnades au service d’une ambition personnelle exacerbée.


Exister en politique c’est gouverner ou s’opposer. Avoir laissé entendre qu’il pouvait y avoir une voie médiane lui a permis de leurrer l’espace d’un premier tour un certain nombre d’électeurs. Agir comme si ils pouvaient être leurrés à répétition résulte d’un calcul cynique. Le transfert d’une majorité de voix de Bayrou au profit de Sarkozy démontre qu’il a échoué.


Pour les législatives, son parti ne peut, avec 12% d’intention de vote et sans accord de désistement, escompter que quelques sièges. Le mouvement des démocrates est mort né et Bayrou enterré.

 

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26 mars 2007 1 26 /03 /mars /2007 13:16

Il peine à faire le plein. Il recrute pourtant à droite comme à gauche mais aucune pointure n’a encore rejoint le béarnais. Alors faute de gros calibre, faute de locomotive il enrôle les seconds rôles, ceux dont les états de service étaient restés confidentiels au point que leur patronyme semble sorti d’un fond de tiroir.


C’est le cas d’un ministricule, dont les performances dans son ministère lui avaient épargné les feux de la gloire. Il lui aura fallu cette désertion de l’UMP sur la liste de la quelle il était élu, pour que cette action d’éclat, à chacun son titre de gloire, le sorte d’un anonymat où il était condamné à croupir pour le reste de son mandat.


On taira le nom de cet indélicat. Il fut sous ministre dans un domaine que connaît bien Bayrou pour y avoir séjourné 4 années durant, avec la même efficacité. On s’interroge dans les deux cas : mais qu’ont-ils donc fait de tout ce temps passé ? Serait-ce cette propension partagée à l’immobilisme qui les rapproche aujourd’hui ?


En voila un au moins dont la force d’inertie trouvera tout loisir de s’exprimer, et dont les vacances risquent fort de se prolonger.

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23 mars 2007 5 23 /03 /mars /2007 18:00

 

Les jeux ne sont pas encore fait que l’on peut sans craindre d’être désavoué par les urnes annoncer la reconfiguration du paysage politique.


Le lendemain du second tour sera cruel pour la gauche. Les deux partis qui ont façonné notre vie politique pendant plus d’un demi siècle vont subir le contre coup d’un rejet massif des options qu’ils représentent par un électorat peu dupe de leurs vieilles lunes.


D’abord un parti à la dénomination incongrue, si ce n’est provocatrice. Un parti qui se prétend communiste, alors que cette idéologie ne peut plus régner qu’à l’ombre de quelques sanglantes dictatures. Le parti de Mme Buffet va sombrer avec sa secrétaire. Ses oripeaux et ses dépouilles seront disputés par des ayant droits incapables de s’entendre avant l’élection sur la présentation d’un candidat commun et dont on sait qu’il se déchireront pour faire main basse sur le trésor du PC. Les municipalités rouges et le flux financier associé assureront à ceux qui se l’approprieront un trésor de guerre propre à exciter les convoitises des vautours qui guettent les derniers spasmes du moribond.


La gauche de la gauche défendra ses idées aux antipodes de l’économie de marché. Elle continuera à laisser croire que les libertés peuvent être préservées quand l’économie est dirigée. Alors que nulle part cette chimère ne s’est concrétisée. Elle prétendra distribuer sans expliquer comment elle peut produire. Elle invoquera la main mise sur le capital des grandes sociétés en oubliant que les flux informels peuvent se délocaliser instantanément et assécher la substance vive des entreprises industrielles et plus vite encore celle des entreprises du tertiaire. La possibilité d’une mondialisation avec un secteur productif nationalisé n’est pas une illusion c’est une utopie. L’autarcie serait la solution mais à quel prix ?


La gauche du PS qui a refusé l’aggiornamento réalisé par les partis socialistes européens viendra grossir les rescapés du PCF aux quels les anti libéraux d’extrême gauche se rallieront pour bénéficier de la manne communiste au soir de l’annonce de son décès. C’est dans un nouveau parti anti libéral situé aux limbes de l’archaïsme et de l’utopie que vont se réunir les Besancenot, Fabius, Emmanuelli et Laguiller et autres Bové pour « trotskyser » en rond.


Quand au parti d’Epinay, il est aussi en voie de désintégration. Sa culture du compromis lui a permis de survivre au séisme du non à  la constitution européenne. Mais la scission entre les partisans de l’économie de marché teintée de quelques additifs keynésiens et les nostalgiques de l’économie dirigée est inscrite dans l’après 8 mai. Le rabibochage à des fins électoralistes du congrès du Mans ne résistera pas à l’échec de Marie Ségolène. Les sirènes de Bayrou n’auront fait que mettre en évidence le schisme qui couve au PS. L’implosion du parti en une frange social démocrate et un groupe étatique ne serait évitée que si les urnes donnaient au PS une majorité de députés. Mais alors comment conduire les réformes promises par un candidat de droite ou du centre si l’assemblée nationale était à gauche. Une dissolution viendrait mettre un terme à ce bégaiement.


L’aggiornamento tant attendu est donc pour demain. Au PS comme à l’UDF ils s’y préparent fébrilement. C’est la chance de Bayrou. Son parti croupion est condamné à la figuration lors des législatives qui suivront le 6 mai. Mais son statut de présidentiable lui donne un insigne avantage sur son concurrent du PS, Strauss Kahn. Nul doute que le béarnais saura profiter du momentum acquis par sa performance inattendue du premier tour pour tenter l’OPA à son profit. On le voit déjà grand chef de l’opposition, le ténor du non ! D’ailleurs la posture d’opposant lui sied comme un gant. Lui dont on cherche en vain à citer une seule réalisation, hormis de ne pas avoir voté le dernier budget. Il a réussi à se faire un nom en critiquant, jamais en proposant. Le voila en futur chef de la gauche sociale démocrate, sous réserve de ne pas indisposer les éléphants survivants. Lui qui parle à l’oreille des chevaux devra témoigner que ses qualités ne s’arrêtent pas à la porte de ses écuries. C’est autre chose que de se coucher devant les syndicats.


Une France politique reconfigurée : c’est la clarification que cette élection va apporter. Deux partis au centre. L’UMP, centre droit héritier d’une tradition nationale et libérale, un UDF/PS reformaté en parti social démocrate au centre gauche, défendant les valeurs sociales dans une économie ouverte sur le monde réel et deux partis aux extrêmes sans vocation à gouverner.


L’alternance entre les deux formations du centre sera la clé de cette nouvelle donne. L’alternance que Bayrou propose de jeter aux orties s’impose en suite logique de sa stratégie qui a précipité l’implosion du PS.


Il n’en est certainement pas conscient, encore à la chimère de son impossible élection. Il devra se réveiller vite car au lendemain de son échec du 22 avril, il aura peu de jours pour abattre ses cartes et créer une dynamique de repolarisation autour de son camp. L’alternance c’est sa seule chance d’être président… en 2012. !

 

 

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22 mars 2007 4 22 /03 /mars /2007 10:59

Les scrutins à deux tours ont-ils encore un avenir ?


La question semble incongrue tant dans ce pays on est habitué à se déplacer aux urnes deux dimanches de suite pour désigner nos maires, nos députés, notre président. C’est l’exception française, puisque la plupart des démocraties disposent de lois électorales assurant l’élection après un seul round.


On ne compte plus le nombre de lois électorales dont le pays s’est doté. En face de la stabilité des modèles américains, anglais, allemands, notre versatilité électorale autorise les candidats à préconiser un ultime ( ?) changement profond de notre mode d’élection. Peu importe que ce changement s’inscrive dans un projet plus vaste de réformes des institutions ou pas. L’objectif est de mettre un terme à la tyrannie des sondages. Or seule l’élection à un tour permet d’y parvenir.


Dans le système actuel, le sondeur dispose d’un pouvoir d’influence considérable. Les manipulations révélées sur ce blog, celles détectées par l’institut de contrôle et reprises dans le Monde prouvent qu’aucune éthique, ou règle morale n’empêchera un institut d’agir au profit de ses clients.


Créer un engouement Bayrou, Royal ou tout autre n’est qu’affaire de gros sous. Mais plus grave encore le sondage, même effectué sur des bases équitables, conduit l’électeur éclairé à pratiquer le vote « stratégique ».


Expliquons nous. La proximité révélée, en mai 2002, par les derniers sondages entre les scores de Jospin et de le Pen pour la deuxième place qualificative, conduisait logiquement le partisan du président sortant à voter Le Pen pour mettre Jospin en troisième position. Suffisamment nombreux furent les électeurs de Chirac qui pratiquèrent ce vote « stratégique » au premier tour pour lui assurer une victoire imparable au second.


Actuellement nombreux sont les électeurs de Sarkozy qui craignant un duel Sarkozy Bayrou au second tour, dont l’issue est annoncée fatale à l’UMP, s’apprêteraient à voter Royal au premier tour pour éviter le risque de cette configuration.


Il ne s’agit dès lors plus de choisir au premier tour et d’éliminer au second, selon la formule prêtée à Mitterrand, mais d’éliminer au premier sur la base d’informations tronquées, voire manipulées. Le résultat du second tour ne sort dès l’instant plus des urnes mais peut résulter des officines de sondage, bras armés d’État major des partis politiques.


L’interdiction des sondages dans le monde de l’Internet ne pouvant pas même être imaginée, la solution pour redonner au suffrage universel sa valeur démocratique passe par la suppression des élections à deux tours. On doute que les instituts de sondage vous posent jamais la question ...


lire aussi  : Les partisans

 

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