Il l’a eu sa caution. Il n’en est pas peu fier. Fils légitimé du chiraquisme Sarkozy a réussi ce qui paraissait il y a trois mois mission impossible : rallier à sa cause toute la chiraquie.
On pourra toujours gloser sur le nombre de mots dont le président s’est fendu, sur les épithètes dont il l’a paré et sur ceux qu’il a omis de prononcer. Toujours est-il que Sarkozy est le premier candidat de la cinquième république à recevoir le parrainage officiel du président sortant.
C’est une assurance de continuité, c’est la reconnaissance que l’onction monarchique est toujours recherchée. Car Sarkozy ne s’en était pas caché, son adoubement il l’avait souhaité. Il s’était même avancé en annonçant qu’il l’avait sollicité. Il fallait bien qu’il ait reçu des gages pour en faire état, un atermoiement eut été du plus mauvais effet.
Finalement il aura renoncé à tuer le « père ». C’en est donc fini de la rupture. En s’interdisant le droit d’inventaire Sarkozy donne du grain à moudre à ses adversaires. Il va devoir sans cesse expliquer qu’il va faire du nouveau en justifiant l’ancien. Les as de la dialectique et de la rhétorique s’en délecteront.
Mais dialectique et rhétorique sont aussi les cordes usées de la démocratie de tréteaux. Sarkozy a gagné en fidélité ce qu’il a perdu en liberté. On n’est pas sur que le compte soit bon.