Sous son meilleur jour : encore qu’il soit difficile de savoir de quoi l’avenir sera fait. Mais force est de constater que les extraits donnés du bouquin* que l’on prête à Ségolène Royal la rendent sympathique au moins sectaire de ses détracteurs. Suivez mon regard !
Oublions l’emballement médiatique, la machinerie bien huilée qui assure la promotion du titre, et sans hypocrisie reconnaissons qu’on aimerait bien susciter un tel engouement…
Après s’être pris les pieds dans le tapis, avoir morflé comme peu de femmes avant elle – Simone Veil excepté- elle nous revient sous son meilleur jour.
Largué le balourd de Hollande, néantisé le troupeau des pachydermes, Madame j’ai-fait-47 %- renaît de ses cendres. Pour avoir surmonté les critiques, les non dits, les tartuferies, pour n’avoir jamais douté de sa capacité à remonter la pente, à rebâtir ce que ses « amis » s’acharnait à détruire et revenir plus « elle » que jamais, Rudyard Kipling peut être modernisé : « tu seras une femme, ma fille ! »
Avec cette intelligence de la dérision, ce sens de l’humour tellement peu féminin elle crucifie le niais béarnais, le vilain Jospin et l’état major d’un parti surtout appliqué à lui faire son sort. Elle s’en est sortie. Elle peut en être légitimement fière.
A quoi sert-il d’être le mieux formé, le plus compétent, le plus entreprenant , si par conviction on fonce dans un mur qu’on s’interdit de voir, parce que la raison veut qu’il n’existe pas ? A quoi sert-il d’avoir raison contre tous, avec l’avantage de se retrouver seul ? A quoi sert-il d’être un mutant si le troupeau est bêlant ?
Ségolène, tu reconnais que tu as fait un pari, que tu as suscité une adhésion que tu ne méritais pas, que tu as eu « une histoire avec nous », grâce à quoi tu ne l’as pas eu avec Bayrou !
Pour ces signes de faiblesse, pour cette proximité avec les français, pour cette capacité à repartir au charbon on voudrait que ce soit toi qui ait une chance de gagner un jour ! Ne serait-ce que pour avoir l’honneur de se battre contre toi.
* "Ma plus belle histoire, c'est vous"