Cette campagne n’en finit plus, elle s’étend, se prolonge, se répète. Elle n’intéresse plus que les naïfs qui imaginent qu’un lapin blanc peut encore sortir du chapeau d’un candidat ou les aigris qui guettent le faux pas, le lapsus révélateur …de la fatigue de son auteur.
Que voulez vous qu’il advienne de nouveau. Tout a été dit, redit, sauf l’essentiel. Et pour l’essentiel ce n’est pas à 9 jours des présidentielles que l’un des prétendants au trône républicain prendra le risque de créer l’évènement.
Car si on sait tout de ce qu’ils ont promis, aucun n’a osé débattre de ce qu’il pourrait tenir. Aucun candidat n’a expliqué aux électeurs que l’hôte de l’Elysée quel que soit la « puissance » que lui attribue les média n’occupait qu’un rouage dans un système dont il détenait le vedettariat mais pas le mode d’emploi.
Que pourra Bayrou élu sans détenir de majorité, que pourra Sarkozy élu sans contrôler la rue, que pourra Royal élue contre la puissance du capital ? Ils pourront détenir le ministère du verbe, mais l’action, comme l’ont découvert Mitterrand dès sa troisième dévaluation, puis Chirac forcé de liquider Juppé, ne leur appartient pas.
Ils peuvent toujours enflammer des salles, faire vibrer leurs partisans, multiplier les lunes la réalité du 7 mai c’est que le monarque élyséen est partiellement nu. Ce constat qu’ils se refusent à faire publiquement sous peine de décevoir le français moyen, explique qu’après 4 mois de harangues, de discours, d’interviews, de débats ils en viennent à discourir sur l’origine génétique du sexe des anges, sur les souches hongroises de leur concurrent ou sur la dernière ineptie prononcée par leurs adversaires.
C’est interminable avant de devenir…minable.