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2 avril 2007 1 02 /04 /avril /2007 21:10

 

Qu’attend le français de son futur président ? Quelle idée se fait l’électeur de l’influence sur sa vie quotidienne de celui qu’il espère – en lui donnant son vote - conduire à la plus haute marche de l’Etat ? A entendre les discours électoraux, les candidats ne fixent aucune limite à leur capacité d’actions. De quels pouvoirs ne sont-ils pas investis pour discourir avec autant d’aplomb ?

Quand on écoute la litanie des professions de foi, des réformes, des mini révolutions que le candidat président s’engage à réaliser on est porté à comparer cette liste avec les réalisations de son prédécesseur versus les promesses de ce dernier. Et le constat est sans appel, quelque soit l’impétrant, c’est un échec éloquent. Réduction de la fracture sociale, fin de l’Etat clanique, accès de tous à la meilleure formation, contrôle de l’immigration, recul de la pauvreté. La liste est longue de ces vœux pieux qui n’ont pas connu une once de réalisation.

 
C’est que l’exercice est difficile. Briguer la présidence de l’Etat tout en dévalorisant la fonction, les attributions, les pouvoirs et les moyens d’action n’est pas la meilleure façon d’obtenir le job. La surenchère est inscrite dans la constitution. Dès l’instant où tous les pouvoirs semblent converger sur un homme, normal qu’il se targue d’apporter une réponse précise aux préoccupations de ses concitoyens.


Seulement les choses sont plus complexes. La France n’opère pas dans un monde virtuel, elle est tenue par des engagements, elle évolue dans un système économique avec des partenaires qui échappent au bon vouloir de son nouveau président. Il suffit de se rappeler l’engagement non respecté de réduire la TVA sur la restauration pour mesurer la réalité du pouvoir élyséen.


Combien des promesses faites en cette période échappent au pouvoir réel du futur président ? La question est tabou. Les candidats muets. C’est pourtant l’essence de la démocratie que de se faire élire sur des projets réalistes. Or qu’entend on ? Que le futur président va réformer la BCE , qu’il va modifier la TVA, qu’il va contrôler l’immigration, et sur tous ces sujets il est dépendant d’une structure à la quelle ses prédécesseurs ont abandonné leur pouvoir de décision.


Mais ne peut-il réduire le nombre de fonctionnaires, changer les us et coutumes de l’Education Nationale, rythmer les grèves qui périodiquement gèlent l’activité de la ville de Marseille. Non pas plus, il est aux ordres d’un cadavre qui a de beaux restes : la CGT ou ses avatars qui sclérosent la fonction publique.


Enfin ne peut-il réformer les 35 heures, supprimer l’ISF, libérer le travail en ré écrivant son code dont la nocivité n’est plus à démontrer? Que nenni ! Il ne s’ y est pas engagé, alors que ces mesures seraient essentielles. Un tel engagement lui ôtait toute chance d’être président tant ces dispositions détestables sont ancrées dans l’avantage acquis collectif. Et d’ailleurs si, aussitôt installé, il lui prenait la fantaisie de s’en préoccuper, c’est la France qui marche qui descendrait dans la rue. Rappelez vous Alain Juppé.


Que lui reste-t-il : l’illusion de présider, C’est sur ce thème qu’il va naviguer 5 ans durant en expliquant ce qu’il ferait si d’aventures vous lui concédiez un second mandat...etc

 

 

 

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2 avril 2007 1 02 /04 /avril /2007 15:30

Ils se disputent la primeur des quotidiens. Leur temps est compté, même décompté pour respecter les règles édictées par le législateur. Il faut être entendu sans dépenser son temps de parole : en bref il faut susciter une brève  sur la quelle les éditorialistes développeront leurs commentaires. Alors les candidats font assaut de petites phrases qu’ils souhaitent assassines mais qui souvent font pschitt plutôt que mouche.

 
Bayrou dégaine le premier. Il est complètement à l’ouest, pour une fois autant au propre qu’au figuré. C’est de Guadeloupe qu’il annonce sa grande idée pour rénover la fonction publique : la suppression de l’ENA. Mais comme il faut tout de même former les futurs commis de l’État il suggère aussitôt de la remplacer par une grande école chargée des services publiques ; En clair la novation ça aura été de changer d’appellation. Avec Bayrou, pas de doute la révolution est en marche. Tout le landerneau politique en est retourné. Même chez les trotskystes on n’aurait pas osé ! Encore un bide….


Pour ne pas être en reste c’est une posture offusquée, même outragée que présente Mme Royal après les propos de Sarkozy fustigeant la responsabilité de la gauche dans le laxisme sociétal. Elle monte sur ses ergots pour annoncer qu’elle ne s’en laissera pas conter et annonce qu’elle rendra coup pour coup si on vient la chercher. En mémère autoritaire elle n’a pas à forcer son talent. Le rôle lui sied à merveille : c’est peu dire que c’est sauve qui peut à L’UMP, le fou rire est général.


Bayrou, toujours lui, a claqué son ancien condisciple, le ministre de Robien. Furieux qu’il ne l’ait pas rejoint, il a laissé échapper « on ne fait pas du neuf avec du vieux ». On réalise soudainement que le béarnais est passé maître dans la pratique de l’auto dérision. Il est en revanche rejoint par Waechter. … Waechter de quoi ? La c’est carrément de l’antique !


Unanimité enfin retrouvée pour une condamnation sans appel de la profanation d’un cimetière juif. Tous les candidats ont exprimé leur indignation. Jean Marie Le Pen a qualifié « d’actes odieux » ce fait divers qui survient en période électorale, comme, l’a-t-il souligné, celui de Carpentras, il y a quelques années. D’ici à voir une provocation….on ignore où menait son regard !

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1 avril 2007 7 01 /04 /avril /2007 11:13

C’est plus facile de surfer sur une vague montante que sur le reflux. Bayrou que l’on avait vu tout feu tout flamme exhiber sa suffisance en distribuant les coups à ses adversaires doit faire le gros dos face à des sondages calamiteux.


Difficile d’accuser les médias de l’avoir ignoré. On l’a vu à pied, à cheval, et en tracteur. Il n’y a guère qu’en autobus à colza qu’il s’est montré discret.


Les français auraient-ils capté que ce n’est pas en tapant sur ses adversaires que le béarnais allait vers un rapprochement ? Non seulement il ne fait plus recette, mais il fait même des flops et pour couronner le tout le voila qu’une grève de la France d’en bas le piège à Pointe à Pitre. Cela ne s’invente pas.


La béarnaise qu’il avait cru prendre est entrain de tourner. Et tous les experts en cuisine électorale le savent, quand la sauce a tourné elle est bonne à jeter.

 

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29 mars 2007 4 29 /03 /mars /2007 13:26

Il n’y a plus qu’une alternative pour le CDD de 5 ans, soit Sarkozy, soit Bayrou. Royal s’est éliminée de tous les scénarios, son amateurisme et son errance populiste l’a discrédité aux yeux de son socle électoral. Exit la dame aux vestes camaïeu.


Ceci dit la posture de nos deux prétendants sur ce qu’il faut bien appeler les évènements de la gare du Nord est inintelligible. Voudraient-ils propulser le Pen en haut de l’affiche qu’ils n’agiraient pas différemment.


Qu’on en juge :


Bayrou renvoie dos à dos droite et gauche, excès d’autoritarisme contre laxisme rampant. Quand il distribua une baffe au un gamin qui lui faisait les poches, lui assurant un avenir de délinquant récidiviste, il ne s’est pas embarrassé de demi mesure. Que veut dire ce mi figue mi raisin qu’il prône aujourd’hui ? Empêtré dans ses contradictions de centriste il est incapable de fixer une ligne claire, louvoyant au gré des incidents. Une altercation qui dégénère en bataille rangée ne saurait attendre qu’on prenne le pouls des syndicats.


Sarkozy est sur une autre planète. Pour avoir entamé la vente de la peau de l’ours, il apparaît fragilisé quand l’enchaînement des faits divers atteste du divorce entre la police et une frange grandissante de la population étonnée des agissements des forces de l’ordre. Sa rhétorique simplificatrice fait le jeu des partisans d’un ordre nouveau – sémantique d’un autre temps – qui préféreront l’original à sa copie. S’opposer aux candidats des fraudeurs, tricheurs et autres grugeurs en se faisant le chantre de l’honnête citoyen est un peu court, quand on sait l’attrait de la combine et du système D chez le français de base…et d’ailleurs.


Alors qu’ont-ils à gagner à s’écharper sur la question de sécurité, de perte de contrôle des cités. Responsables sans être coupables ils seraient bien avisés de signer une charte de mutuelle non-agression sur le thème de la sécurité. Même qu’ils pourraient annoncer leur consensus pour la restauration de l’autorité de l’État, et que passées les élections ils uniront leurs efforts pour mettre en œuvre la politique pour la quelle les français auront fait leur choix.


On peut toujours en rêver……n’est ce pas monsieur Le Pen ?

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27 mars 2007 2 27 /03 /mars /2007 20:37

Une tronche à décrocher un oscar, une gouaille de titi bien élevé, un coiffeur aux abonnés absents c’est la dernière recrue de Sarkozy, un homme d’affaires milliardaire à la fibre sociale. C’est l’anti gauche caviar. Le Borloo s’est fait attendre, en maîtresse capricieuse laissant fulminer son mâle, évitant l’esclandre qui aurait compromis son statut de diva et l’aurait condamné à être racolé par le petit béarnais.


C’est un illusionniste qui rejoint la dream team du nouveau Nicolas. Sa caution de gauche alors que c’est à droite que l’électorat se fait réticent. Ce n’est pas au premier tour que l’on fait le grand écart. La France solidaire c’est un pâle remake de la fracture sociale. Borlo nous la rejoue Chirac : on a vu en 1995 l’impossible synthèse entre les obligations de la modernisation et les illusions de la prorogation d’un modèle social fossilisé.


Borloo sait que sa caution vaut plombage. Foin de modernité, foin de rupture, son onction c’est du venin chiraquien. Comment oser la rupture avec un modèle suranné, comment se sortir du piège de l’Etat protecteur et omniprésent, comment être Tatcher quand on est l’otage d’un radical socialiste grand teint.


Piégé, par ce Tapie façon Chirac, Sarkozy a reçu ce soir le baiser de Judas.

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27 mars 2007 2 27 /03 /mars /2007 09:26

Mille heures. C’est l’équivalent d’un mi temps d’emploi protégé. C’est l’enjeu de la grève de la CGT qui paralyse le port de Marseille depuis 14 jours. On pourrait gloser encore sur cet anachronisme franco français, sur ce vestige de l’illusion communiste qui pourrit les relations sociales, sur les nuisances subies par l’économie locale, sur les monopôles syndicaux qui perdurent dans le monde portuaire, le monde de la presse… et ont hâté des délocalisations, détruit des emplois…non, on les a souvent stigmatisé, on a dénoncé les privilèges exorbitants des dockers, leur népotisme institutionnalisé et on a attendu que le relais soit pris par les hommes politiques… en vain !


Des carpes !


Certes ces exactions les font bouillir, exaspèrent leurs électeurs, minent leur crédibilité, mais silence, un candidat à la présidentielle ne commente pas une grève des dockers, pas plus qu’il ne critique des professeurs qui refusent de faire passer le bac blanc pour maintenir leur 17 heures, pas plus qu’il ne s’élève contre des cheminots qui pourrissent la vie des banlieusards pour prendre une retraite à 50 ans. C’est tabou.


Explication.


Le premier qui exprimerait son ras le bol, son indignation, sa sollicitude pour les victimes, otages d’une poignée de nantis se verrait sur le champ accuser par tout ce que la classe politique compte de couards de dresser les français les uns contre les autres, de jouer la division du monde du travail, de saboter l’unité nationale.


Voilà l’enjeu.


Alors dissipons les malentendus. Puisque les électeurs attendent de leur Président qu’il se mêle de tout, de la sécurité, de l’éducation de leurs enfants, de la circulation les jours de neige et bien entendu de leur trouver un emploi alors il doit dénoncer tout ce qui nuit au travail, toutes les murailles, les bastilles, vestiges d’un temps où le chômage n’existait pas.


Peu importe au final si cela défrise quelques corporations, qui n’ont cure de l’intérêt général comme le montrent leurs grèves à répétition – peu importe si des démagogues se précipitent pour soutenir ici des dockers, là des roulants au nom de la sauvegarde des avantages acquis. Le candidat qui remettra la France au travail, c’est celui qui abattra ces murailles, prendra ces bastilles, brisera ce tabou au nom du quel on ne dresse pas les français privilégiés contre ceux qui veulent travailler.


Ce candidat ce n’est certes pas Bayrou, le co-gestionnaire, ni Royal, encore qu’elle en aurait les tripes, mais la sociologie de son électorat le lui interdit.


Serait-ce Sarkozy ? Alors on se tait, on l’écoute !

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