Qu’attend le français de son futur président ? Quelle idée se fait l’électeur de l’influence sur sa vie quotidienne de celui qu’il espère – en lui donnant son vote - conduire à la plus haute marche de l’Etat ? A entendre les discours électoraux, les candidats ne fixent aucune limite à leur capacité d’actions. De quels pouvoirs ne sont-ils pas investis pour discourir avec autant d’aplomb ?
Quand on écoute la litanie des professions de foi, des réformes, des mini révolutions que le candidat président s’engage à réaliser on est porté à comparer cette liste avec les réalisations de son prédécesseur versus les promesses de ce dernier. Et le constat est sans appel, quelque soit l’impétrant, c’est un échec éloquent. Réduction de la fracture sociale, fin de l’Etat clanique, accès de tous à la meilleure formation, contrôle de l’immigration, recul de la pauvreté. La liste est longue de ces vœux pieux qui n’ont pas connu une once de réalisation.
C’est que l’exercice est difficile. Briguer la présidence de l’Etat tout en dévalorisant la fonction, les attributions, les pouvoirs et les moyens d’action n’est pas la meilleure façon d’obtenir le job. La surenchère est inscrite dans la constitution. Dès l’instant où tous les pouvoirs semblent converger sur un homme, normal qu’il se targue d’apporter une réponse précise aux préoccupations de ses concitoyens.
Seulement les choses sont plus complexes.
Combien des promesses faites en cette période échappent au pouvoir réel du futur président ? La question est tabou. Les candidats muets. C’est pourtant l’essence de la démocratie que de se faire élire sur des projets réalistes. Or qu’entend on ? Que le futur président va réformer
Mais ne peut-il réduire le nombre de fonctionnaires, changer les us et coutumes de l’Education Nationale, rythmer les grèves qui périodiquement gèlent l’activité de la ville de Marseille. Non pas plus, il est aux ordres d’un cadavre qui a de beaux restes :
Enfin ne peut-il réformer les 35 heures, supprimer l’ISF, libérer le travail en ré écrivant son code dont la nocivité n’est plus à démontrer? Que nenni ! Il ne s’ y est pas engagé, alors que ces mesures seraient essentielles. Un tel engagement lui ôtait toute chance d’être président tant ces dispositions détestables sont ancrées dans l’avantage acquis collectif. Et d’ailleurs si, aussitôt installé, il lui prenait la fantaisie de s’en préoccuper, c’est
Que lui reste-t-il : l’illusion de présider, C’est sur ce thème qu’il va naviguer 5 ans durant en expliquant ce qu’il ferait si d’aventures vous lui concédiez un second mandat...etc