Nuire pour exister : De Villepin ne sera pas le dernier de ceux qui ont connu l’ivresse de la gloire avant d’être frappé de disgrâce pour espérer rebondir en se rapetissant. Tous ceux que la spirale du succès entraîna au faîte de la notoriété ont, après l’extinction des feux de la rampe, cru que la faculté de nuisance servait de patch à la carence du pouvoir.
Mais l’opération de désinformation à laquelle il nous invite est assez singulière. Elle se déroule en deux temps :
« D’abord moi de Villepin, je suis innocent des accusations dont on m’accable et je n’ai jamais tenté de salir mon ami Sarkozy dans l’affaire Clearstream. Je suis incapable de concocter une telle machination, moi qui n’aie d’autre motivation que l’intérêt de la France. . Quant à Sarkozy il est dans une position de juge et parti et devrait abandonner ses poursuites depuis qu’il est devenu le chef de l’Etat. »
Et, deuxième temps. Puisque ce premier message ne semble pas avoir eu d’effet, moi l’inénarrable Galouzeau de Villepin, je vais lui en faire voir de toutes les couleurs et je commence séant à déblatérer sur tout ce que cet impudent fait ou ne fait pas. En qualité de dernier premier ministre mes critiques auront une résonance que l’opposition elle même n’obtient pas.
En français, cela s’appelle du chantage. « Ou tu me lâches les baskets, ou je te marque au maillot et comme je n’ai plus rien à perdre, tu risques, mon cher Sarko de le payer cher et avec les agios. »
Rien n’étonne plus de ce de Villepin. Ce triste sire n’aura pas su résister à la tentation du cynisme. Drapé dans une stature de commandeur auto proclamé, ce hussard à la dérive vient de se démasquer – tel qu’il est – un maître chanteur* cherchant désespérément à nuire pour sauver sa peau.
* par déférence avec le grandissime Luciano Pavarotti le titre initial de ce billet : "Maître chanteur" a été changé à l'annonce de sa disparition. Notre Villepin n'est qu'un petit père siffleur.