Non, ce n’est pas du retraité de l’île de Ré dont il s’agit, mais de l’ex « meilleur d’entre nous ». Après une année passée à enseigner – n’avait-il donc plus rien à apprendre lui qui s’était tant planté ? – le préféré de Chirac revient sur le devant de la scène. Mais la rentrée de Juppé n’est pas celle de monsieur tout le monde.
Pour redonner à cette excellence le statut qu’elle mérite on va se jouer de la démocratie. Ce sont les conseillers municipaux de Bordeaux qui sont conviés à se « dissoudre » pour provoquer une élection, à l’issue de la quelle, à n’en pas douter, leur mentor Alain Juppé, devrait retrouver son fauteuil de maire.
C’est à l’évidence un détournement du code électoral. Une caricature de ce que devrait être la vie politique. Un arrangement entre copains pour satisfaire l’un des ego les plus hypertrophiés de France (après Jospin ?).
Juppé doit avoir la mémoire courte. La dernière fois qu’il décida une dissolution, il déclencha une vague rose qui l’emporta sur son passage. Les bordelais seraient bien avisés de signifier à leur ancien maire qu’on ne joue pas impunément à retourner devant les électeurs.