Ils se disputent la primeur des quotidiens. Leur temps est compté, même décompté pour respecter les règles édictées par le législateur. Il faut être entendu sans dépenser son temps de parole : en bref il faut susciter une brève sur la quelle les éditorialistes développeront leurs commentaires. Alors les candidats font assaut de petites phrases qu’ils souhaitent assassines mais qui souvent font pschitt plutôt que mouche.
Bayrou dégaine le premier. Il est complètement à l’ouest, pour une fois autant au propre qu’au figuré. C’est de Guadeloupe qu’il annonce sa grande idée pour rénover la fonction publique : la suppression de l’ENA. Mais comme il faut tout de même former les futurs commis de l’État il suggère aussitôt de la remplacer par une grande école chargée des services publiques ; En clair la novation ça aura été de changer d’appellation. Avec Bayrou, pas de doute la révolution est en marche. Tout le landerneau politique en est retourné. Même chez les trotskystes on n’aurait pas osé ! Encore un bide….
Pour ne pas être en reste c’est une posture offusquée, même outragée que présente Mme Royal après les propos de Sarkozy fustigeant la responsabilité de la gauche dans le laxisme sociétal. Elle monte sur ses ergots pour annoncer qu’elle ne s’en laissera pas conter et annonce qu’elle rendra coup pour coup si on vient la chercher. En mémère autoritaire elle n’a pas à forcer son talent. Le rôle lui sied à merveille : c’est peu dire que c’est sauve qui peut à L’UMP, le fou rire est général.
Bayrou, toujours lui, a claqué son ancien condisciple, le ministre de Robien. Furieux qu’il ne l’ait pas rejoint, il a laissé échapper « on ne fait pas du neuf avec du vieux ». On réalise soudainement que le béarnais est passé maître dans la pratique de l’auto dérision. Il est en revanche rejoint par Waechter. … Waechter de quoi ? La c’est carrément de l’antique !
Unanimité enfin retrouvée pour une condamnation sans appel de la profanation d’un cimetière juif. Tous les candidats ont exprimé leur indignation. Jean Marie Le Pen a qualifié « d’actes odieux » ce fait divers qui survient en période électorale, comme, l’a-t-il souligné, celui de Carpentras, il y a quelques années. D’ici à voir une provocation….on ignore où menait son regard !