Leurs chants retentissent, et pour une fois rien que de plus normal, ne sont-elles pas en voie de reproduction ? Elles ont volé la vedette aux stars de l’ovalie. Les anglais, sous la houlette de Tony Blair - nouvellement converti au papisme - ont marqué l’essai et cet essai là ouvre le chemin à des bouleversements dans la recherche médicale dont l’écho ne s’éteindra pas au soir de la finale, que le XV de France y participe ou pas.
Le feu vert donné à la culture d’embryons pourvus du matériel génétique animal fait scandale dans les milieux catholiques. C’est un tabou que les chercheurs britanniques brisent en travaillant sur des cellules souches issues de cellules humaines clonées par apport d’ADN mitochondrial bovin.
La fin justifie-t-elle les moyens ? A-t-on, pour comprendre les mécanismes dont les dérèglements conduisent à développer des maladies incurables, le droit de s’affranchir des interdits millénaires relatifs au sacré de l’humain ?
Les garanties apportées par les anglais ne sont qu’un cache sexe bien transparent. Ce délai de 14 jours avant destruction des cellules résultantes, établit une ligne rouge dont la transgression restera possible. La question est celle du conflit permanent entre science et religion, les frontières se déplacent mais le conflit persiste.
Les religieux ont perdu – il y a belle lurette - une bataille décisive en ne décrétant pas les médecins hors la loi. En tolérant que leur action s’oppose à la maladie, châtiment divin, ils ont accrédité l’idée que l’homme intervienne dans le cours de sa destinée. Ils ont toléré que soit contredite la volonté de Dieu de ramener à lui ceux dont il avait jugé qu’ils avaient fait leur temps. En laissant son fils accomplir des miracles et ressusciter les morts, ou les mourants il a ouvert la boite de Pandore dans la quelle les progrès de la science aidant, s’engouffrent les biologistes.
C’est un peu tard de prétendre aujourd’hui que certaines recherches sont autorisées et d’autres enfreignent les règles religieuses ; dans cette affaire c’est tout ou rien. Et puisque ce n’est pas rien, il faut s’attendre à d’autres développements au coté desquels la révolution galiléenne apparaît déjà bien anodine.
Les créationnistes sont à l’abri de cette polémique. En ne réfutant pas Darwin le pape a pris le risque de supprimer une digue qui menace l’essence même de la croyance divine. On comprend la réaction de son porte parole évoquant une « monstruosité ». Mais le verbe sera bien impuissant face aux exigences de ceux qui subissent « indûment » les ratés de la machinerie divine.