Il rêve d’en découdre, de croiser le fer avec le petit Nicolas, d’effacer l’humiliation de sa troisième place et de faire oublier sa sortie théâtrale du soir du 21 avril. Alors il a beau proclamer qu’il n’est pas encore candidat, que son choix n’est pas fait, son style dément ses propos, son allant, sa verve et sa capacité à traiter tous les sujets du moment ravalent ses concurrents candidats à de simples faire valoir.
Il connaît les dossiers, il sait éviter les chausse trappes et il n’est qu’à l’écouter, pour croire que dans une France dont il serait président, tout deviendrait par enchantement beaucoup plus rose.
Parce que ce n’est pas en futur candidat, pas même en challenger de la plus populaire des socialistes mais en futur président que Jospin s’exprime. Et si la question n’est pas d’un niveau présidentiel le fier Lionel l’a relègue à son futur chef de gouvernement.
Mais comme dans la fable du lièvre et de la tortue, le véloce Jospin apprend à ses dépens que d’avoir trop tardé à se mettre en campagne il a laissé à la tranquille Ségolène le temps de marquer le terrain.
Il faudrait dès lors que les militants socialistes soient bien versatiles pour donner une seconde chance au battu du premier tour, simplement pour satisfaire son ego.