Après un retour tonitruant, n’hésitant pas à abuser de son bagout pour obtenir le passe droit qu’il refusait à ses concurrents, Guy Roux découvre à son tour que nul n’est irremplaçable. Il vient d’être sifflé hors jeu. Pour s’être cru au dessus de la mêlée, pour avoir refusé le diktat de l’age et pour s’être auto proclamé homme providentiel la chute du gouailleux footeux n’en est que plus dérisoire.
Il aurait pu rester le sympathique entraîneur colérique, le leader craint autant que respecté des adeptes du ballon rond mais sa soif de gloriole, son appétence pour le haut de l’affiche lui aura fait commettre le faux pas dont ses détracteurs se délectent déjà.
Savoir quitter le devant de la scène, savoir passer le relais et rester utile en devenant discret, comprendre qu’un sexagénaire ne peut tenir le rôle d’un quadra mais peut devenir le sage qui met son expérience et son intelligence au service de ses remplaçants auraient épargné à Guy Roux un déboulonnage et la perte cruelle de toutes ses illusions.
Sûr qu’il est stupide de forcer la retraite à 60 ans, mais il est aussi idiot de prétendre tenir au-delà d’une certaine limite le rôle qu’au meilleur de l’age on a su mériter. A sa façon l’échec de l’entraîneur lensois prouve qu’il ne suffit pas de retarder l’age du départ à la retraite pour résoudre la difficile équation de l’allongement de la durée de vie active, encore faut-il admettre que la plénitude de ses capacités ne situent pas aux deniers temps de sa vie professionnelle.
Mais qui de bon cœur l’admettra ?