Il y a le vainqueur, celui qui est arrivé en jaune sur les champs. On n’élaborera pas plus sur la suspicion qui entoure le présumé vainqueur de cette boucle, boucle qu’on nous présentait avant son départ comme devant être celle de la rupture. Depuis quinze ans le tour n’a pas connu de leader dont le masque n’ait chu dans les mois qui suivirent son sacre. Qui doute encore que ce « conquistador » ne rejoindra dans l’opprobre ses prédécesseurs ?
Non le tour de force n’est pas dans cette victoire, pas plus que dans les performances de la centaine de cyclistes qui sont parvenus jusqu’à la place de l’Etoile dans un état de fraîcheur que les frimas estivaux ne sauraient seuls expliquer.
Le tour de force, il est dans l’outrecuidance des organisateurs dont on aurait pu penser que toute honte bue ils auraient adopté un profil bas. Enchaîner une quinzaine de tours, tous salis par des affaires de dopage, et jurer ses grands dieux que tout est fait pour n’inviter que des coureurs qui roulent à l’eau claire, voilà la performance dont se gargarisent ces messieurs d’ASO.
Malgré l’accumulation des évidences, malgré l’omniprésence du fric-roi dans la caravane, cette organisation dont le but n’est que lucratif, se pare de lin blanc et de probité candide pour clamer sa vertueuse indignation : « on salit notre tour, mais nous on est plus blanc que blanc ».
Qui fera taire ces professeurs de vertu et rappellera à ces messieurs d’ASO, qui le savent mieux que quiconque, l’impossibilité de réaliser les performances aux quels les coureurs sont tenus sans l’apport de substances étrangères ?
Les entendre s’exprimer en Ponce Pilate du sport cycliste est pire qu’inconvenant : c’est obscène.