L’épilogue de l’affaire Arcelor donne du grain à moudre aux détracteurs de ce gouvernement. Sur ce dossier il aura commis des erreurs de peu de conséquence hormis qu’il a fait la brillante démonstration qu’il ne comprenait plus les règles du jeu.
Breton, Villepin, Chirac sans parler des deuxièmes couteaux, on ne compte pas les ténors de la politique qui ont sacrifié leur talent oratoire à fustiger l’OPA de Mital sur Arcelor. Mais voilà nos théoriciens du nationalisme économique se croyaient revenus au temps du Comité des Forges, ou du sauvetage de Creusot Loire par l’État. L’acier européen fonctionne enfin hors perfusion sous le système de l’économie de marché. Ils ont des excuses : la mutation s’est produite depuis qu’ils ont quitté l’ENA. Aujourd’hui Gros Jean comme devant, nul ne doute qu’ils ne se répandent en rodomontades pour clamer que c’était bien cette fusion qu’ils appelaient de leur vœux.
Ils n’en sont pas à une couleuvre près, nos vaillants politiciens tant l’appétit de ce gouvernement à avaler des reptiles semble inépuisable. L’indigestion, si elle guette, ce sont leurs électeurs qui pourraient bien leur donner congés pour un cours de recyclage sur le nouveau rôle de l’État.