9 mai 2007
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Intermède nautique qui aura fait quelques vagues, la croisière du nouveau président permet à ses adversaires de se refaire une petite santé. Une tempête dans un verre d'eau de Malte, ça ne risque pas de faire de gros dégâts, mais ça rassure l'électorat populo.
Après avoir attisé les feux de la haine anti Sarko en suscitant l'esprit de revanche Ségolène s'est muée en cheftaine d'une coalition des perdants. Ces élections auront montré deux vaincus assez satisfaits de leur défaite pour offrir à leurs troupes le privilège de les conduire à leur prochaine déroute. Selon l'adage revu et corrigé de la gauche française : « on ne change pas une équipe qui perd ! ».
C'est sans doute l'un des traits marquants de ces élections, le refus de Bayrou comme de Royal d'assumer l'échec de leur stratégie en remettant leur poste en jeu. Il n'y a que chez des fonctionnaires que l'on est responsable de rien et surtout pas de ses échecs. .C'est bien connu que la victoire est personnelle et l'échec collectif chez les tenants de l'irresponsabilité individuelle. On vient d'en avoir une brillante illustration. Heureusement que ces deux là ont été renvoyés dans leurs buts : on peut douter que des dirigeants qui se complaisent dans la défaite aient fait des leaders acharnés à redresser un pays en déclin.
Heureusement qu'un marin audacieux va nous mener à bon port, marin téméraire qui n'hésite pas à nous proposer un embarquement pour Cythère. Même si c'est en compagnie de milliardaires, cette croisière là s'adresse à tous ceux qui ont gardé les pieds sur terre, se battent pour gagner, célèbrent les vainqueurs et ne courent pas après des chimères.
WATTEAU, L'embarquement pour Cythère, 1717
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7 mai 2007
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C’est une course de vitesse mais la meute s’est lâchée le premier coup des 20 heures à peine sonné. Ce fut sans doute le seul rendez vous au quel elle ne fut pas en retard. Quelques instants après l’officialisation de sa défaite elle s’auto proclamait générale en chef de l’opposition. Il va lui en falloir des bataillons pour contenir la rogne et la grogne de ses amis de l’intérieur, de ceux qu’elle a ignoré, méprisé, snobé emplie de la certitude d’une victoire promise.
Mais rien n’y personne ne l’aidera à survivre à cet affront fait aux éléphants. Le parti socialiste n’est pas son instrument : on ne conquiert pas une organisation de vieux militants comme on convainc un électorat volatil en exhibant son miroir aux alouettes. Les barrissements se sont fait entendre, les cicatrices des dernières semaines sont encore ouvertes et son appel à la mobilisation derrière sa bannière n’a suscité que ricanements chez les caciques d’un parti qu’elle a mis à feu et à sang.
Monter les jeunes recrues, qui en ont fait la candidate du PS en lieu et place des prétendants légitimes, contre le parti est la dernière carte qu’elle pouvait abattre. Elle le fit avec son panache coutumier, mais la voilà nue face à l’armée des révoltés, des frustrés, au quel elle a volé leur victoire promise. On ne gagne pas un putsch avec une cohorte de blanc bec fussent ils, bleu blanc beurs. La maison Royal ne s’en relèvera pas, le petit père Hollande a commencé à faire chambre à part, histoire de sauver ce qui peut encore l’être de son job de premier secrétaire. Mais le plus dur reste à venir : lui trouver un petit arpent de terre pour purger la peine que les rescapés de cette aventure ne vont pas manquer de lui infliger.
Député de Melle, le lot de consolation après une bonne gamelle !
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5 mai 2007
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48 heures de silence, c’est le cadeau « royal » que la loi électorale offre aux français après le tohu-bohu médiatique de ses derniers jours. A la réflexion c’est une sage décision que d’ôter la parole aux candidats et aux bavards de tout poil quelques heures avant de jeter son bulletin dans l’urne.
Si l’un ou l’autre avait encore quelque chose d’important à dire, nul ne doute qu’ils avaient loisir pour nous en entretenir et si ce n’était que surenchère insignifiante ou vilenie gratuite à l’endroit de leur concurrent, on s’en passe bien volontiers.
Les dés sont donc jetés puisque rien ni personne ne peut plus influer sur le contenu des urnes. Le résultat est couru, les urnes sont encore vides mais le nom est connu. L’hypocrisie du système interdit qu’on vous le communique, alors qu’il est dans tous les esprits, sur toutes les bouches mais à quoi servirait-il d’aller voter si il suffisait de sonder les français ?
C’est la revanche de l’isoloir et de la force mystérieuse qui dicte à la main le bulletin qu’elle va glisser dans l’urne. Qui n’a pas, au dernier instant, déjà modifié son choix ?
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4 mai 2007
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Panique à bâbord, la candidate perd ses nerfs et laisse planer le doute sur la paix civile. Dans une harangue véhémente Mme Royal, plus naturelle que jamais, prévient les français qu’ils ont à choisir entre elle et le chaos.
D’un coté la violence, l’agression, le mensonge, le candidat des riches, des privilèges, de l’exploitation des braves gens, le Sarko, de l’autre la vertueuse candidate d’une France apaisée qui ouvre les bras aux plus déshérités, la bonne madame Royal prête à se donner à la France
Le manichéisme outrancier n’a convaincu ni le centre, ni la gauche de la gauche et elle a perdu pied. Sa prestation l’a montré cassante, vindicative, insolente. Elle n’a incarné ni une France apaisée, ni une France rassemblée, mais une France envieuse, sectaire, vengeresse. Le décalage a explosé aux yeux de millions de télé spectateurs entre la prétendue « mère » de tous les français et une mégère irascible et acariatre.
Les français ont tranché et l’ont mise K.O.
Elle peut bien maintenant menacer de mettre le feu au poudre, de semer le désordre et de susciter le chaos. Elle a jeté le masque, et on a découvert ...la vraie nature de Tatie Danielle.
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3 mai 2007
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Les partisans de chaque camp revendiqueront la victoire incontestable de leur champion. Une poignée d’indécis se sera peut être forgée un avis, mais de basculement, de transfert, de désertion d’un candidat vers l’autre, la seule opération qui modifierait la donne, il n’y en aura pas, ou si peu que les positions d’après le débat sont identiques à celles d’avant. Sarkozy est donné plus que jamais gagnant.
Mais cette confrontation a fait au moins un perdant : la vérité. Les moments les plus chauds, les empoignades les plus musclées se sont déroulés en débattant des contre vérités. Asséner un mensonge en public avec autorité et vous lui donnez l’apparence de la vérité. Et plus le mensonge est énorme plus difficile en est sa contestation.
Deux exemples extraits du débat : sur le nucléaire, ce sont 78% de notre électricité qui en provienne et non pas 17% comme le prétendit avec assurance Mme Royal. La différence est considérable, l’erreur est inacceptable quand on connaît les enjeux de l’indépendance énergétique du pays. Sarkozy fut à la peine pour rétablir la vérité et en concédant un modeste 50% ne réussit pas à renverser l’argument.
« Moins d’enfants handicapés sont scolarisés aujourd’hui qu’ils n’étaient il y a cinq ans », le scandale est énorme clama l’ex ministre de l’enseignement. Sarkozy fut conspué, traité d’immoral pour avoir annoncé qu’ils étaient 3 fois plus nombreux qu’au temps où Mme Royal était aux affaires. Et pourtant les chiffres sont confirmés.
Il y eut d’autres mensonges éhontés, ainsi la fable du «grand père arrêté » devant l’école de son petit fils nous fut resservi sur un plateau. La vérité c’est que l’avantage est donné au menteur, au cynique, au manipulateur et que le rétablissement de la vérité met celui qui s’y adonne dans la position d’avoir à se justifier.
Triste spectacle, en vérité, que la prime donnée à la déloyauté. Les rectifications d’après débat n’y changeront rien, hier soir l’avantage était pour Mme Déloyale, du coté de la menteuse.
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2 mai 2007
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Difficile de passer à coté. Les chaînes qui proposent un autre programme que l’affrontement de nos nouvelles stars seront reléguées dans les bas fonds de l’audimat. Puisqu’on vous dit que tout va se jouer à huis clos, devant 20 millions de paires d’yeux il n’y a plus qu’à attendre l’issue du combat de coqs pour célébrer la victoire de la future nouvelle star.
Rien ne sert de discourir sur la prise de pouvoir des média dans l’inconscient collectif de l’électorat. Les média ont sorti une candidate de l’anonymat, fait chuter tous ses challengers pourtant aguerris aux joutes électorales, leurré 6 millions de français en faisant prendre, l’espace d’une campagne, un percheron béarnais pour un pur sang pour Longchamp.
La star academy de la politique est entrée dans les mœurs au moment où le règne du virtuel, de l’artificiel, où la pré éminence de l’instant sur la durée imposent de réagir plutôt que d’agir.
A ce nouveau jeu là Mme Royal aura montré des dispositions insolentes : changement de pieds incessants, remises à plat, moratoires, gadgetisation, elle est la mieux à même de se fondre dans l’air du temps.
Inconstance et virtualité sont les atouts maîtres de la candidate socialiste, apparence et duplicité en sont les traits bien dessinés : Il reste à Sarkozy à rappeler aux spectateurs de cette grand messe médiatique qu’à la différence du monde virtuel des jeux vidéo les électeurs sont appelés à élire un président pour des problèmes bien réels et que pour ce job là il vaut mieux une personnalité bien ancrée qu’un produit issu des cervelles des faiseurs d’opinion.
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30 avril 2007
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C’était en 1987, Michel NOIR, s’était fait une réputation de chevalier blanc de la politique : il refusait de « perdre son âme pour gagner les élections ». Pour la petite histoire il finit par perdre les deux.
Madame Royal ne connaît pas ses classiques, elle qui, toute honte bue, offre à Mr Bayrou un poste de premier ministre après l’avoir traité de représentant de la droite la plus dure. C’est soit une mascarade, soit une insulte à la fonction de premier ministre.
Bayrou ne veut pas d’étatisation de l’économie : Royal, si ! Bayrou ne veut plus des 35 heures : Royal si ! Bayrou veut réduire les dépenses : le programme de Royal s’élève à 60 milliards d’euros non financés ! Ils sont d'accord sur tout, sauf sur l'essentiel !
Bayrou laisse dire ! Royal ne dément pas ! Tout est bon pour racoler des voix, même d’envisager le mariage de la carpe et du lapin. Tout est bon pour faire parler de lui, même de tourner en ridicule la fonction de premier ministre : l’essentiel c’est l’ambition personnelle.
On aurait aimé que Sarkozy se saisisse de ce dérapage, en démonte le mécanisme, fustige l’impudence de ses deux suivants. Molle, trop molle réaction ! Il est resté sur le discours convenu, remarquant que lui aussi avait des points de convergence avec les centristes et qu’il s’interdisait les petites combines d’appareil, les tractations d’état major.
On est loin du compte ; Michel Noir avait trouvé les mots pour fusiller Le Pen sans égratigner son électorat. Sarkozy n’aura pas su atomiser le béarnais tout en phagocytant ses électeurs. C’était pourtant l’occasion inespérée de se débarrasser d’un imposteur.
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25 avril 2007
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Un coup à droite, un coup à gauche. Encore un coup à droite et vite un coup à gauche ! Elle interprète un numéro que connaissent bien les automobilistes. Elle s’est transformée en essuie glace pour récupérer des électeurs.
C’est la machine qui ne travaille jamais que d’un coté à la fois : pour des gouttes ramassées sur la droite elle les laisse se répandre sur sa gauche, et puis change de coté précipitamment comme si elle voulait éviter que ça recommence. Mais le processus est sans fin, un essuie glace ne sait pas ramasser les gouttes des deux cotés à la fois.
Elle se fatiguera à jouer à l’essuie glace. Et avant qu’elle ne réussisse à se saisir des deux cotés de son électorat, celui-ci se sera évaporé pour de bon…
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24 avril 2007
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Elle est plombée. A gauche de la gauche plus rien à espérer. La droite de la droite, on la lorgne mais on s’interdit de lui causer. Alors comment réaliser la quadrature du cercle, attirer la gauche du centre sans faire fuir la gauche de la gauche. Un boulôt de prestidigitateur, si ce n’est de magicien.
Alors on n’hésite pas à ressortir les vieilles gloires, celles qu’on avait remisées parce que trop social démocrate, trop année 70, les années Chaban, les années Mitterrand.
Elle s’affiche avec Delors, l’Eurocrate étalon, le vieux ténor de l’ex « nouvelle société » en oubliant que Delors était au centre gauche ce que Barre fut au centre droit : un très mauvais exécutant.
Las les électeurs n’ont pas la mémoire courte. Le ministre des finances aux 3 dévaluations peut-il encore séduire un électorat centre gauche ? Pour éviter le sort de Barre, l’ex « meilleur économiste de France qui pava le chemin de Mitterrand pour l’Elysée et échoua dans sa tentative au centre de récupérer les voix de droite, Delors jeta l’éponge.
Transformer Delors en Barre, c’est la duperie à la quelle l’alchimiste Royal essaie de faire croire. Aurait-elle décidé de prendre les français pour des « Jacquouille » au risque que le 6 mai ils la traitent de fripouille ?
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24 avril 2007
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09:21
Elle a le droit de changer d’avis, de faire du « Rocard » après l’avoir rembarré, de causer avec qui bon lui semble et aujourd’hui de courtiser Bayrou. Personne ne le lui contestera ! Elle peut aussi tournebouler son électorat, le désorienter et perdre dans la manoeuvre puisqu’elle ne peut récolter. C’est son choix.
Sa problématique est de gagner sur sa droite sans se découvrir sur sa gauche. Il ne s’agit pas de faire le grand écart, il s’agit de ne pas chuter écartelée.
On « n’aime pas les riches » et on « veut effrayer le capital » furent les thèmes racoleurs du vote utile du premier tour : et ils ont « payé ». Le PC laminé et la gauche de la gauche réduite à la portion congrue.
Mais il manque encore 15% pour mettre la droite à genoux, et ceux là sont chez le Pen et Bayrou. Ils n’ont rien de révolutionnaires, ne bouffent ni du curé ni du méchant capitaliste. Ils respectent l’école privée, leurs enfants sont fan de Mac Do, et ne sont pas enrôlés pour la lutte finale.
Les mettre dans le même panier, même si ce n’est qu’une urne électorale, relève de la mission impossible, sauf à travestir le rôle du président de la république.
C’est beau de rassembler, mais ce ne peut être que sur une idée fixe, celle de faire barrage à un adversaire commun. Encore faut-il que le président construise un chemin, pour réaliser un projet de société. Et il n’y a pas de projet commun entre les gauchistes de Besancenot, même rebaptisés anti-libéraux, et les petits bourgeois bien pensants qui ont assisté aux grands messes de Bayrou.
L’intelligence des électeurs est mise à mal par cette manœuvre contre nature. On peut se trouver dans des circonstances où aucun candidat ne proposant de choix acceptable, le salut réside dans le vote blanc. N’est ce pas l’issue honorable qui s’offre aux électeurs de Bayrou qui, refusant de rallier Sarkozy, ne veulent pas comptabiliser leur voix avec ceux des communistes et autres trotskystes… ?
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