Ce blog naquit, voici 6 mois, d’une disparition, ou plutôt de la réaction à la déferlante médiatique qui entoura l’interminable agonie de Jean Paul II. *
Sa mort porta au paroxysme le processus de médiatisation de ce qui n’était qu’insignifiant pour le plus grand nombre des français : le décès du pape, depuis longtemps annoncé puis si souvent retardé. On reste frappé par le nombre de micro évènements qui squattent les petits écrans, et dont on nous assurent, qu’après, plus rien ne sera comme avant. Ils disparaissent aussi soudainement qu’ils sont apparus, chassés par un nouveau fait divers qu’une main invisible a extirpé de l’anonymat. Et tout continue comme si rien ne s’était passé.
La main mise des fabricants d’opinion sur ce qui a vocation à faire crise, constitue un mal endémique pour ceux qui n’ont ni le temps ni la capacité de distanciation. Peut être le blog en est-il l’antidote. C’est tout le mal qu’on se souhaite. Essayer de résister à la fabrication d’émotions sensées nous submerger pour nous fidéliser et nous rendre disponible pour la vague suivante des marchands de sensations.
Ces derniers mois les média nous ont successivement pris à témoin** de l’enlèvement de Florence Aubenas comme de son impossible dénouement, de la victoire assurée du Paris olympique et du fiasco de Delanoë, de la vraie fausse OPA sur Danone et des chants guerriers qui l’ont accompagnée, du ramdam sur l’explosion du prix des carburants et les velléités de sanction contre Total vite étouffées dès qu’on fut habitué à payer 10 francs par litre, du détournement du paquebot de
Que reste-t-il de toutes ces heures où des gens importants asséchèrent leur gosier à bavasser, de tous ces articles péremptoires, points de vue vindicatifs, éditoriaux pédagogiques : rien si ce n’est les satisfactions d’amour propre de leurs commettants.
Finalement dans toute cette période le seul évènement important fut la création de ce blog qui, à sa façon, contribue à la surenchère médiatique dont on sait tout le mal qu’elle nous inspire.