Les bons sentiments suscitent rarement de bonnes décisions. Cet aphorisme concerne les lendemains de catastrophe, leur lancinant « plus jamais ça » et les promesses que de nouvelles dispositions éviteront au « pire » de se renouveler….jusqu’au prochain cataclysme et à sa cohorte d’imprécations.
Prenons l’exemple des accidents d’avion : ils sont si rares qu’il faut voler plus d’un million de fois pour y laisser sa peau : le français moyen vole moins de 100 fois dans sa vie. Il est statistiquement à l’abri.
Bien sûr on peut améliorer ce résultat, en réduisant le nombre d’accidents ou en augmentant le nombre de passagers. Pour augmenter le nombre de passagers il faut réduire les prix ce qui à terme compromet la sécurité. Exit cette piste la. Il faut dès lors réduire le nombre des accidents ce qui revient à augmenter tous les coefficients qui interviennent sur la sécurité, avec l’incidence sur les coûts que chacun peut imaginer.
Alors la situation est simple : soit on accepte la probabilité d’un décès par million de décollage, soit on exige un ratio encore plus proche du risque zéro et on augmente le prix du billet jusqu’à mettre le ticket d’entrée hors d’atteinte du français moyen.
Laisser croire que l’on peut améliorer la sécurité sans modifier cet équilibre est une insulte aux victimes qui ayant payé leur tribut à loi statistique nous permettent de voler en presque toute tranquillité.