Illustration de nos incohérences la querelle récurrente sur le travail du dimanche. J’entends bien que le septième jour Dieu prit du repos et que dans toutes les sociétés, depuis des lustres, il y a des jours chômés. Que chacun puisse des jours convenus être exempté d’obligation salariale est entré dans les mœurs et ne saurait faire l’objet d’un quelconque marchandage.
Faire du dimanche un îlot de résistance et interdire, comme le demande les syndicats, toute forme de commerce au prétexte qu’il s’agit du septième jour, relève d’un débat sur lequel je ne m’aventurerais pas.
Mais c’est le traitement de cette question qui mérité d’être souligné. Tolérée ici, autorisée là et formellement interdite ailleurs, l’activité dominicale est soumise à une kyrielle de réglementations dans laquelle je doute que le français soit capable de s’y retrouver.
Or à la base du consensus social qui cimente notre société, les piliers de l’Etat de droit sont l’égalité devant la loi et l’interdiction de son ignorance. Si le premier va de soi puisque la constitution garantit l’égalité des droits, le pré supposé de la connaissance de la loi est une nécessité qui ne correspond plus depuis des lustres à une quelconque réalité.
Le travail du dimanche illustre sur un exemple trivial l’impossibilité d’appliquer ces deux préceptes fondateurs de notre vie sociale. Sans même relire
Comprenne qui pourra tel centre commercial ouvert ici, inaccessible là ! Une autorisation donnée dans une commune sera refusée à sa voisine. Notre intelligence de français moyen est impuissante à déchiffrer les arcanes de la décision publique.
Faut-il légiférer ou laisser à l’initiative individuelle la responsabilité du choix ? Le jacobin qui sommeille en chacun d’entre nous a longtemps fait pencher la balance vers le Tout Etat. Mais quand la complexité des textes en rend la compréhension aléatoire, les passe droit prennent le pas pour pallier les rigueurs de la loi, il est alors temps de remettre tout à plat.
Et si ce retour aux sources du droit permet de créer des emplois on aura fait œuvre d’utilité publique.