Le petit facteur distribue les richesses plus vite que les lettres*.
Supprimer les pauvres en ponctionnant les riches, c’est une idée qui n’a rien de révolutionnaire. C’est même très bon chic bon genre, ça fleure bon la vente de charité des quartiers bourgeois des années cinquante.
Le hic c’est que ça ne marche pas pour un motif simple : le processus ne peut fonctionner qu’une fois mais ceux qui en ont bénéficié n’ont aucune raison de ne pas en redemander, ce qui contredit la première proposition. Exit donc la redistribution.
Alors vouloir traiter la question de l’immigration comme un simple problème de répartition des richesses est une absurdité. L’immigration c’est d’abord la définition de l’identité nationale. Il faut le dire crûment : veut-on la dissoudre, veut-on la préserver ? Sans emprunter au langage très peuple du postier on regrettera que ce débat ne soit pas posé en ces termes la.
* "Il faut arrêter de tortiller du cul et dire clairement que l'immigration n'est pas un problème si on a le courage de poser le problème de la répartition des richesses", déclare Olivier Besancenot, porte-parole de