Qui incarna le Mal absolu, qui fut l’emblème vivant du terrorisme aveugle et terrifiant, qui fut l’homme le plus « wanted » de la planète et plutôt dead qu’alive’ et fut traité quelques années plus tard avec les honneurs militaires de la France alors qu’il reposait en paix dans un cercueil de chef d’Etat respectable.
A l’aune des crimes commis, commandités ou revendiqués par monsieur Arafat, au nombre d’exactions, au volume de sang répandu, Kadhafi n’est qu’une petite frappe, un comparse sans envergure qui fait torturer une poignée d’ infirmières en buvant du lait de chamelle sous sa tente. Fait-on beaucoup mieux à Guantanamo ?
C’est fou comme la mémoire est sélective à moins que l’amnésie ne soit collective, car aujourd’hui qui ose rappeler l’absence d’indignation quand Mitterrand fit saluer ce monsieur Arafat aux mains pleines de sang par son ministre des Affaires étrangères, un quidam du nom de Cheyssson ? Les ténors de l’opposition, aux affaires en ces temps, devaient probablement à une aphasie opportune d’avoir tu leur indignation.
Nul besoin d’alibi pour recevoir Kadhafi. Il suffirait d’évoquer Arafat. A moins qu’un jour, tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse …