L’escapade présidentielle en Égypte fait débat. Plus que le lieu, plus que l’escorte c’est le style et la mise en scène qui intriguent. La rupture avec le protocole chiraquien était déjà consommée. Était-il utile d’en remettre une louche ? La glose des apparatchiks comme le persiflage des anti sarkozystes ne nous éclairera pas sur le trouble suscité par cette imitation des trips de stars du grand écran en mal de pub.
Le message sarkozien – si message il y a - est brouillé par son statut de fraîchement divorcé, prétendument effondré et l’affichage quasi officiel de sa nouvelle relation. Qui croire, le président absent, regard dans le vague à l’annonce de son ultime séparation ou le fringuant jeune premier et sa dernière dulcinée.
Qui est l’homme parti convoler sur les bords du Nil ? Un président faisant une pause justifiée par son hyper activité ou un amant faisant le paon devant la conquête d’un soir. Que la question se pose, que le mélange des genres puisse choquer n’est pas une dérive des fabricants de presse pipole mais la rançon d’un écart avec les us et coutumes présidentielles.
On ne surprendra personne et surtout par Nicolas Sarkozy en lui rappellent que son électeur est conservateur et que certaines valeurs ne peuvent être bafouées sans devoir un jour ou l’autre en payer le prix. Inutile d’en faire grief aux français. C’est comme ça qu’ils sont faits.
Il ne s’agit ni de pudibonderie, ni d’hypocrisie mais de politique. L’élu ne tient sa légitimité que de l’électeur, et quand l’élu abandonne son attitude présidentielle l’électeur est fondé à se détourner.