Essence et bon sens

Le bon sens est peut être la chose la mieux partagée au monde, mais là aussi on doit faire exception ; sauf à être socialiste.

 On peut persifler sans rejoindre l’opposition : le roitelet du Béarn s’y emploie, en faisant beaucoup de vent, lui qui ne cesse d’enfourcher tous les dadas sans jamais gagner de bataille.

 Parce qu’on est pas rancunier et qu’on ne voudrait pas que seuls les socialistes se saisissent de ce thème on suggère à Bayrou, à qui ça ne doit pas arriver souvent, de passer à la pompe et de faire le plein de carburant. En tout cas voila du grain à moudre pour interpeller le gouvernement.

 Tous les français qui y sont passés auront noté qu’en un an le plein avait pris plus de 30%. Et sur cette hausse nos gouvernants sont bien peu diserts, on les a connu plus prolixes sur des thèmes de moindre intérêt.

 Les socialistes avaient inventé une TIPP* flottante : en deux mots, pour ne pas pénaliser les automobilistes la TIPP rapportait la même somme à l’Etat quelque soit le prix du brut. Le mécanisme était sans doute un peu compliqué mais protégeait le consommateur d’une taxation sur une marge spéculative. Depuis Raffarin ce fut supprimé au motif officiel que c’était compliqué et en réalité par ce que c’était un gisement indolore que nos prédateurs fiscaux ne voulaient pas voir tarir.

 Et aujourd’hui avec un brut à plus de 65$, le rendement de la TIPP atteint des records au détriment des ménages. Les bénéfices du pétrolier national enflent sans aucun investissement, sans aucune prise de risque. Simplement du fait de son quasi monopole ce dernier enregistre un sur-profit sur chaque plein. On comprend qu’il empêche avec l’appui du gouvernement le développement du pétrole vert, celui qui échappe à la TIPP.

 Dans cette affaire les politiciens sont bien discrets : Bayrou aux abonnés absents, la majorité sans voix, seul le parti socialiste est monté au créneau, sans trop y croire.

 C’est pourtant le simple bon sens : plafonner la TIPP au montant du budget précédent et prélever sur les profits de Total la part due à sa rente de situation. A situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle : merci aux socialistes de nous l’avoir rappelé.