Difficile d’être au centre. Surtout quand la droite et la gauche rivalisent pour brouiller les repères habituels à chaque camp. Sarkozy en appelle à Jaurès quand Royal invoque les mannes du général. Alors comment se situer quand, comme Bayrou, on proclame le rassemblement ?
C’est le retour vers le futur : Il fait très IV ème république, du moins selon l’idée que l’on s’en fait. Il parle de
Il fait penser à un petit homme vert découvrant la planète France. Oui il y des ascenseurs, des écoles privées fréquentées par des musulmans, des clivages entre les générations, entre ceux qui sont intégrés dans le modèle social et ceux qui le rejettent ou que le système a exclu.
La générosité des convictions masque une grande candeur, à moins que cette fausse naïveté ne soit qu’une ruse destinée à tromper un électorat prompt à se donner à celui qui sait flatter ses bons sentiments. Ce vieux routier de la politique est un roublard qui nous la joue « je fais de la politique autrement ».
De fait il promet tant et plus après avoir clamé qu’il ne dépenserait rien. Son programme ne peut être chiffré tant les annonces sont hors de portée de réalisation à l’instar de l’engagement de transformer chaque lycée et collège de France et de Navarre en annexe du lycée Henri IV. Cela flatte les ego, mais pas besoin d’habiter aux Mureaux pour comprendre que ce n’est qu’un piège à gogos.
C’est un homme du passé qui nous revient paré d’oripeaux récents pour cacher l’archaïsme de sa démarche. Mais ou était-il passé depuis dix ans ? Son retour vers le futur nous le fait apparaître singulièrement creux. Il a donné la mesure de son décalage en entamant son discours aux bordelais par le rappel que son meilleur souvenir de campagne électorale était son engagement aux cotés de Raymond Barre…avec le succès que l’on sait !