C’est à n’y rien comprendre. Le bouclier fiscal serait – entend-on - en voie de suppression-suspension. N’entrons pas dans le débat du bien fondé de cet allègement consenti aux plus fortunés : utile ou néfaste à la relance économique ? Cette loi était encore essentielle, aux dires des dirigeants, à la veille du deuxième tour des régionales.
Mais parce que la majorité a eu la gueule de bois au lendemain de ce scrutin l’intouchable loi TEFA se révèle amendable. Quant à faire de la politique politicienne, caresser l’électeur dans le sens du poil encore faudrait-il le faire à bon escient, c’est à dire avant les élections plutôt qu’au lendemain d’une déculottée.
L’abrogation de cette disposition dans les présentes circonstances soulignera qu’au sommet de l’Etat on est plus en phase avec les réalités, avec le sens commun. Un fils à la tête de l’Épad, un copain cumulard à l’EDF, un socialiste à la Halde, une marocaine sans papier régularisée contre l’avis des autorités : c’est le fait du prince qui semble faire loi, jusqu’à ce que face à l’émotion publique le président renonce à ses projets.
On n’est plus dans l’action, mais dans la réaction. Le président n’agit plus, il détricote sans expliquer comment ce qui était utile et nécessaire hier devient inutile et contre productif aujourd’hui.
Il n’échappa à personne, sauf à ceux qui occupe le sommet de l’État, que le fils Jean à l’Epad, le maintient du bouclier fiscal en temps de crise et la mise en place d’une taxe carbone en prime conduirait l’électeur à exprimer sa frustration. Ce qui advint.
Nouvelle difficulté avec ces volte faces, quand croire le président ? Quand il agit ou quand il réagit. Il a proclamé qu’il n’avait pas été élu pour augmenter les impôts, on peut craindre que cette déclaration ne passe à la trappe des bonnes intentions. Une fois supprimé le bouclier fiscal il n’y aura plus d’obstacle à ce revirement.
Alors tous unis pour le maintient de la loi Tefa, c’est notre meilleur bouclier contre la hausse de la fiscalité.